Journal of Clinical Oncology

L’atezolizumab en première ligne ou plus chez des patients sélectionnés : résultats de l’étude de phase II BIRCH

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
août 2017

Immunothérapie

L’atezolizumab est un anti PD-L1 qui a démontré son activité dans plusieurs études que nous avons commentées sur ce site, notamment l’étude de phase II POPLAR (cliquer ici) et l’étude OAK (cliquer ici).

Voici une nouvelle étude de phase II menée de janvier à décembre 2014 et dont les résultats sont à paraitre dans Journal Clinical Oncology.  Cette étude s’adressait à des patients atteints de cancers bronchiques non à petites cellules dont au moins 5% des cellules tumorales ou des cellules immunitaires infiltrant la tumeur expriment PD-L1 (TC 2/3 ou IC 2/3) [1] .

Ils devaient avoir un PS à 0 ou 1. Ils pouvaient avoir une mutation et ne devaient pas présenter les contre-indications classiques à l’immunothérapie (maladies auto-immunes etc) ou présenter des métastases cérébrales.  

Cette étude à promotion industrielle était une étude de phase II, internationale et multicentrique dont l'objectif principal était la mesure par un comité indépendant du taux de réponse à l’atezolizumab dans 3 cohortes de patients :

  • Cohorte 1 : première ligne,
  • Cohorte 2 : deuxième ligne
  • Cohorte 3 : troisième ligne ou plus.

Les résultats, avec une durée de suivi de suivi médiane de 14,6 mois sont résumés sur le tableau ci-dessous :

 

 

Taux de réponses (%)

Durée médiane de réponses (mois)

Durée médiane de PFS (mois)

Durée médiane de survie (mois)

Ensemble des patients (TC2/3 ou IC/23)

Cohorte 1

30

9,8

5,4

20,1

Cohorte 2

52

NA

2,8

15,5

Cohorte 3

45

11,8

2,8

13,2

Patients TC3 ou IL3

Cohorte 1

20

10

5,6

NA

Cohorte 2

32

NA

4

15,1

Cohorte 3

31

7,2

4,1

17,5

Avec un suivi médian de 22,5 mois, les durées médianes de survie continuent à augmenter comme le montre le tableau ci-dessous :

 

Durée médiane de survie (mois)

Taux de survie à 1 an (%)

Ensemble des patients (TC2/3 ou IC/23)

Cohorte 1

23,5

66,4

Cohorte 2

15,5

58,1

Cohorte 3

13,2

52,3

Patients TC3 ou IL3

Cohorte 1

26,9

61,5

Cohorte 2

16,6

58,7

Cohorte 3

17,5

57,5

On voit sur ce tableau des taux de survie extrêmement élevés atteignant en première ligne 66% à 1 an et des durée médianes de survie dépassant 2 ans en première ligne chez les patients TC3 ou IL3.

C’est essentiellement ces chiffres qu’il faut retenir parce qu’ils font état de taux de réponse et de survie extrêmement élevés chez les patients dont au moins 5% des cellules tumorales ou des cellules immunitaires infiltrant la tumeur expriment PD-L1 (TC 2/3 ou IC 2/3). Ces données viennent donc confirmer des données provenant d’études antérieurement publiées.   Le lecteur trouvera des informations aussi sur la tolérance de ce traitement qui, comme les études précédentes l’ont montré, est bonne (12% d’événements secondaires de grade 3/4 rapportés au traitement et un seul décès dans la cohorte 3). On retiendra aussi que des réponses ont été également observées chez des patients dont la tumeur présentait des anomalies moléculaires. L’atezolizumab en monothérapie, qu’il soit administré en première, deuxième ou troisième ligne,  permet d’obtenir des résultats très supérieurs à ceux obtenus par la chimiothérapie dans des séries historiques.

Cette constatation est faite ici chez des patients sélectionnés sur leur statut PD-L1. L’étude OAK l’a démontré pour la deuxième ligne - et cela quel que soit le statut PD-L1- dans une étude randomisée de phase III  (cliquer ici). On attend les études de phase III qui concernent la première ligne, l‘étude IMpower 110 (cliquer ici)  et IMPower 111 (cliquer ici). Les chiffres que nous montrent l’étude de phase II BIRCH incitent à penser qu’ils iront dans le même sens.

 

 

[1] L’expression de PDL1 a été déterminée par immunohistochimie établie par un anticorps de Roche Ventana. Les scores étaient différents selon qu’il s’agissait des cellules tumorales ou des cellules immunes.  Pour les cellules tumorales,  TC3 signifiait une expression de plus de 50% des cellules, TC2 une expression entre 5 et 50%, TC1 entre 1 et 5% et TC0, moins de 1%. Pour les cellules immunes,  IC3 signifiait une expression de plus de 10% des cellules, IC2 une expression entre 5 et 10%, IC1 entre 1 et 5% et IC0, moins de 1%. 

 

Reference

Phase II Trial of Atezolizumab As First-Line or Subsequent Therapy for Patients With Programmed Death-Ligand 1-Selected Advanced Non-Small-Cell Lung Cancer (BIRCH).

Peters S, Gettinger S, Johnson ML, Jänne PA, Garassino MC, Christoph D, Toh CK, Rizvi NA, Chaft JE, Carcereny Costa E, Patel JD, Chow LQM, Koczywas M, Ho C, Früh M, van den Heuvel M, Rothenstein J, Reck M, Paz-Ares L, Shepherd FA, Kurata T, Li Z, Qiu J, Kowanetz M, Mocci S, Shankar G, Sandler A, Felip E.

J Clin Oncol  2017  Epub ahead of print

66 lectures

Coup de ♥ du mois

Risque de cancer du poumon chez les mineurs exposés à de faible taux de radon

novembre 2015

Si les données concernant les expositions à de fortes concentrations de radon sont bien connues,...

Lire la suite
Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer