Lung Cancer

Le nintedanib lors de la progression des cancers bronchiques à petites cellules est-il actif ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
juin 2016

Thérapeutique ciblée

Nous avons déjà parlé à plusieurs reprises sur ce site du nintedanib, un inhibiteur oral de l’angiogénèse,  dans le traitement des cancers bronchiques non à petites cellules (cliquer ici). Voici ici une nouvelle étude qui cette fois est menée des les cancers bronchiques à petites cellules.

Elle s’adresse à des patients qui présentent un cancer bronchique à petites cellules disséminé et qui ont progressé pendant ou après traitement et après au moins une ligne de chimiothérapie. De façon habituelle les patients  qui ont rechuté au delà de 3 mois après la fin du traitement de première ligne sont considérés comme sensibles, ceux qui ont rechuté dans les 3 mois sont considérés comme réfractaires et ceux qui n’ont pas répondu ou qui ont progressé pendant le traitement son considérés comme résistants.

Il s’agit d’une étude prospective monocentrique de phase II ouverte dont l’objectif principal est le taux de réponse. Les objectifs secondaires sont la survie, la survie sans progression  et la toxicité.

Le traitement comporte 200 mg de nintedanib par voie orale 2 fois par jour toutes les 4 semaines ; il est continué jusqu’à progression ou toxicité.

En 3 ans, 24 patients ont été inclus et 22 ont reçu au moins un cycle de nintedanib. Leur âge médian était de 64 ans et 22 étaient de sexe masculin.

Il y avait 6 sensibles et 18 résistants ou réfractaires.

La plupart des toxicités étaient de grade 1 ou 2. Il s’agissait essentiellement d’élévations des transaminases, de fatigues, de nausées, de diarrhées, de douleurs, de vomissements, d’anémies, de thrombopénies et de leucopénies.

Peu de toxicités de grade 3 ont été rapportées : élévation des ALAT et ASAT (5,2), fatigue (1) et neutropénie (1).

Aucun patient n’a eu de toxicité de grade 4 ou 5.

Au total 22 patients ont été évaluables pour la réponse. Parmi ceux-ci, un patient a présenté une réponse partielle (5%) et 7 une stabilité.

Avec un temps de suivi médian de 9,7 mois, La survie sans progression  et la survie globale médianes étaient respectivement de 1 et 9,8 mois.

Cette étude de phase II n’apporte aucun argument en faveur de l’activité du nintedanib chez patients en progression après au moins une ligne de chimiothérapie. Ce traitement est en revanche bien toléré. Il semble que l’utilisation des antiangiogéniques en maintenance soit une voie de recherche plus intéressante si on se réfère à l’étude avec le sunitinib que nous avions commentée sur ce site (cliquer ici)

Reference

A phase II study of nintedanib in patients with relapsed small cell lung cancer.

Han JY, Kim HY, Lim KY, Hwangbo B, Lee JS.

Lung Cancer 2016; 96 : 108-12

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer