Lancet oncology

Le pemetrexed en maintenance ne détériore pas la qualité de vie

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
février 2012

Traitement des stades IV, Qualité de vie / Soins palliatifs

L’essai JMEN publié il y a 3 ans (http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19767093) avait démontré une augmentation significative et importante de la PFS et de la survie globale lors de l’administration du pemetrexed en traitement de maintenance après une chimiothérapie d’induction à base de cisplatine ou carboplatine et taxane ou cisplatine et gemcitabine. De plus ce traitement de maintenance avait une toxicité modérée comme elle vient d’être également notée dans l’essai PARAMOUNT de maintenace vraie, publié dans ce même numéro de Lancet Oncology (/le-tivantinib-un-inhibiteur-de-c-met-associe-lerlotinib-chez-les-patients-egfr). Souvent néanmoins, les médecins qui prennent en charge ces patients ne proposent pas de chimiothérapie de maintenance parce qu’ils  pensent qu’après une bithérapie à base de platine le traitement de maintenance viendra altérer la qualité de vie de malades déjà fatigués.

C’est à cette question que répond cette étude : il est basé sur l’échelle LCSS (Lung Cancer Subscale, qui évalue les symtômes propres au cancer broncho-pulmonaire). Les  patients graduaient leur symptômes sur une échelle visuelle analogique avant tout traitement, après chaque cycle et jusquà 4 semaines après la dernière perfusion de chimiothérapie.

Les effets secondaires rapportés étaient plus élevés que dans le groupe placebo et les principaux effets de grade 3 ou 4 étaient la fatigue et la neutropénie, mais à des taux bas (5% et 3%), sans que, comme dans l’essai PARAMOUNT,  la durée de traitement, inférieure ou supérieure à 6 cycles,  n’influe leur fréquence. La qualité de vie durant le traitement de maintenance ne différait pas dans le groupe pemetrexed du groupe placebo.

Globalement, comme on le voit dans le tableau ci-dessous, l’aggravation des symptômes  mesurée en mois était retardée pour les patients qui recevaient du pemetrexed mais ce retard n’était significatif que pour les hémoptysies et les douleurs. Il n’en est pas de même pour l’anorexie qui survenait plus tôt (mais de façon non significative). Il faut néanmoins interpréter ces données avec prudence car, comme dans la quasi totalité des études de qualité de vie, il y a beaucoup de données manquantes.

 

Pemetrexed (mois)

Placebo (mois)

p

Perte d’appétit

3,78

4,40

ns

Fatigue

3,06

3,09

ns

Toux

6,05

4,67

ns

Dyspnée

5,36

4,4

ns

Hémoptysies

NE

NE

0,038

Douleurs

6,11

4,63

0,041

Souffrance morale

4,21

3,78

ns

Interférence avec l’activité

6,51

3,98

ns

Qualité de vie globale

5,75

3,71

ns

 

De façon attendue ces données étaient corrélées avec l’efficacité du traitement.

Cette étude montre que la qualité de vie sous chimiothérapie de maintenance par pemetrexed n’est pas aggravée par ce traitement et que, de façon logique,  le contrôle des symptômes est corrélé avec l’efficacité du traitement. 

Reference

Quality of life in patients with advanced non-small-cell lung cancer given maintenance treatment with pemetrexed versus placebo (H3E-MC-JMEN): results from a randomised, double-blind, phase 3 study.

Belani CP, Brodowicz T, Ciuleanu TE, Krzakowski M, Yang SH, Franke F, Cucevic B, Madhavan J, Santoro A, Ramlau R, Liepa AM, Visseren-Grul C, Peterson P, John WJ, Zielinski CC.

Lancet Oncol 2012; 13: 292–99

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