Journal of Thoracic Oncology

Le score de comorbidités simplifié est-il pronostique ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mai 2016

ROOT

La  littérature qui concerne les comorbidités dans cancers broncho-pulmonaires est abondante, et deux scores sont surtout utilisés :

  • le score de Charlson, qui fait la somme de points attribués à chaque comorbidité (cliquer ici),
  • et le code simplifié de comorbidité de Colinet qui attribue une part très importante au tabagisme (7), au diabète (5) et à l’insuffisance rénale (4) et ne donne qu’un score de 1 pour les comorbidités respiratoires, cardiovasculaires, néoplasiques ou à l’alcoolisme. Ce score a été conçu pour les cancers broncho-pulmonaires pour lesquels il paraît plus informatif que le score de Charlson (cliquer ici) .

Depuis que ce score simplifié a été décrit, 4 études ont évalué sa valeur pronostique : 2 ont démontré qu’un score élevé avait une valeur pronostique défavorable mais les 2 autres ont été négatives.

L’objectif principal de cette étude est d’étudier à nouveau la valeur pronostique de ce score simplifié à partir d’une cohorte prospective de patients classés dans la septième classification TNM. Elle s’appuie sur les données recueillies de façon prospective chez 633  patients dans un centre de Melbourne, le Peter MacCallum Cancer Centre. Presque tous ces patients recevaient un traitement anticancéreux : chimioradiothérapie (22%), radiothérapie (10%), chirurgie (19%), chimiothérapie (35%) ou traitement biologique (17%).

En prenant un score limite de 9 (≤9 ou >9), le score était extrêmement lié et de façon significative à un certains nombre de facteurs pronostiques :

  • liés au patient : un sexe masculin, un âge > 75 ans, un PS ≥2 ou une perte de poids supérieure à 10%.
  • Liés au stade TNM  de la maladie.
  • Ou au traitement : tous les traitements indiqués ci-dessus avaient une influence pronostique.

En analyse multivariée le caractère métastatique, le PS ≥2, le sexe masculin, plus de 10% d’amaigrissement et l’âge supérieur à 75 ans étaient significativement pronostiques mais un score de comorbidité simplifié > 9 ne l’était pas (HR = 1,0, 95% CI : 0,8–1,3, p = 0,8).

Beaucoup d’entre nous accordent une place importante à la présence de comorbidités; il faut reconnaître que cela s’appuie sur peu de données alors que les valeurs pronostiques des critères classiques tels que le PS, le pourcentage d’amaigrissement ou  le stade sont bien mieux démontrées.

 

 

Reference

The Influence of Comorbidity and the Simplified Comorbidity Score on Overall Survival in Non-Small Cell Lung Cancer-A Prospective Cohort Study.

Alexander M, Evans SM, Stirling RG, Wolfe R, Officer A, MacManus M, Solomon B, Burbury K, Ball D.

J Thorac Oncol 2016; 11 : 748-57.

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