Journal of Thoracic Oncology

Le statut PD-L1 des malades atteints de CBNPC traités en première ligne par pembrolizumab a-t-il la même valeur pronostique dans les épidermoïdes que dans les non épidermoïdes ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
décembre 2021

Immunothérapie, Anatomo-pathologie

Si l’expression de PD-L1 est bien corrélée à la survie des patients atteints d’adénocarcinome traités par immunothérapie, il n’est pas certain qu’elle le soit également dans les cancers épidermoïdes. Pour tenter de clarifier ce point, les auteurs ont conduit une étude observationnelle académique de « vraie vie » chez des patients atteints de cancer bronchique non à petites cellules qui recevaient du pembrolizumab en première ligne.  Cette étude rétrospective a été conduite sur les données d’un registre, le nationwide Flatiron Health electronic health record qui regroupe environ 280 centres américains.  

L'objectif principal de cette étude était d’évaluer l’influence de l’histologie (épidermoïde ou non-épidermoïde) sur la survie sous immunothérapie exclusive en première ligne . Pour les patients qui avaient eu plusieurs immunohistochimies PD-L1, les résultats les plus proches du début du traitement par pembrolizumab ont été choisis. L’objectif secondaire concerne la survie sans progression. 

Sur 16 690 patients au total ayant un cancer bronchique non à petites cellules  inscrits dans ce registre, 1460, qui n’avaient pas d’anomalie moléculaire connue EGFR, ALK ou ROS, ont reçu du pembrolizumab en première ligne d’octobre 2015 à avril 2019. Il y avait 28% d’épidermoïdes et 72% de non épidermoïdes. Parmi ceux-ci, l’expression de PD-L1  était jugée élevée, c'est à dire ≥ 50% chez 87% des patients et basse (<50%) chez 13%. Seulement 17 patients (c'est à dire 1,16 % de la cohorte) avaient une expression de PD-L1 négative  (<1 %). 

Les caractéristiques des patients des deux groupes étaient différentes : les patients atteints de cancer épidermoïde étaient plus fréquemment des hommes, avaient un tabagisme plus élevé, et avaient une probabilité d’avoir une expression élevée de PD-L1 plus faible.

Le tableau ci-dessous montre que les chiffres de survie, ajustés au sexe et au stade,  différent nettement entre les non épidermoïdes dont l’expression de PD-L1  est élevée ou basse mais ne différent pas selon l’expression de PD-L1  dans les épidermoïdes :

 

PD-L1 <50% (95% CI)

PD-L1 ≥50% (95% CI) 

p

Epidermoïdes

9,3 (6,5-14)

11,6 (9,6-13,6)

0,28

Non épidermoïdes

8,7 (6,4-11,8)

17,1 (14,5-20,3)

<0,001

En revanche aucune interaction significative n’était mise en évidence concernant la survie sans progression. 

Ainsi dans cette étude observationnelle la valeur pronostique du statut PD-L1 n’était retrouvée que pour les non-épidermoïdes. Ces conclusions sont probablement exactes car plusieurs autres études suggèrent que le statut PD-L1  des épidermoïdes est beaucoup moins discriminant que celui des non épidermoïdes.  Retenons cependant que le niveau de preuve de cette étude, parce qu’elle est rétrospective et parce que seulement une faible proportion de patients ont une expression de PD-1 <50%, est assez faible. 

 

Reference


Programmed Death-Ligand 1 Tumor Proportion Score and Overall Survival From First-Line Pembrolizumab in Patients With Nonsquamous Versus Squamous NSCLC.

Doroshow DB, Wei W, Gupta S, Zugazagoitia J, Robbins C, Adamson B, Rimm DL.

J Thorac Oncol 2021; 16 : 2139-2143

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Revue : British Journal of Cancer