Lung Cancer

L’efficacité du nivolumab est-elle corrélée avec le ratio neutrophiles/ lymphocytes périphériques ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
avril 2017

Immunothérapie, Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs

Le développement des inhibiteurs de point de contrôle immunitaires en oncologie thoracique se fait sans que l’on ait véritablement identifié de biomarqueur robuste et fiable permettant de prédire qui va répondre ou au contraire chez quel patient l’immunothérapie pourrait avoir un caractère délétère. Nous ne reviendrons pas sur les faiblesses liées à l’utilisation comme bio-marqueur de l’expression de PDL1 en immunohistochimie au niveau des cellules tumorales (voire des cellules immunitaires infiltrat la tumeur).

Dans le mélanome, le ratio neutrophiles périphériques/ lymphocytes périphériques en pré thérapeutique a été récemment été évoqué comme pouvant être un marqueur prédictif de l’efficacité de l’ipilimumab (anti CTLA4). Ce ratio constituerait un reflet de l’état inflammatoire systémique.

L’objet de l’étude rapportée ici est d’évaluer ce ratio chez 175 patients analysés rétrospectivement, qui avaient été traités (hors essais cliniques)  entre Mars 2015 et Mars 2016 dans un centre universitaire de Pennsylvanie (USA). Les patients étaient séparés selon que leur ratio PN/L était supérieur ou égal à 5 (n=102)  ou inférieur à 5 (n=73). Le ratio médian était à 5,5.

La quasi-totalité des patients avaient déjà reçu une chimiothérapie à base de platine (99%), 12 patients avaient déjà reçu un TKI de l’EGFR et 3 patients un TKI anti ALK. De nombreux patients étaient en 3eme ligne (25%) ou au-delà (21%).

En analyse univariée, la survie apparait meilleure pour les patients ayant un ratio<5 avec une médiane de 8.4 mois versus 5.5 mois pour les patients au ratio≥5 (p=0.006). L’analyse multivariée a retenu en outre comme facteurs pronostiques le sexe, l’ECOG et la présence de métastases hépatiques. Il ressort que le ratio ≥5, le PS≥2 et la présence de métastases hépatiques, sont en analyse multivariée associés à une moins bonne survie globale (avec des p respectivement à 0.002, <0.001 et 0.002).

Concernant la survie sans progression, on retrouve également une moins bonne PFS chez les patients ayant un ratio ≥5 (1.9 mois versus 2.8 mois, p=0.04) en analyse univariée. L’analyse multi variée a cette fois inclus le PS, l’âge, le sexe, le tabagisme, la présence d’un driver oncogénique ciblable, la présence de métastases osseuses, et la présence de métastases cérébrales. Seuls le ratio ≥5 (p=0.04) et le PS ≥2 (p=0.001) ressortent comme étant liés à une moins bonne PFS.

Il s’agit certes d’une analyse mono centrique et rétrospective mais qui, si elle ne se suffit pas à elle-même, a le mérite de montrer un potentiel intérêt pour un bio marqueur, dont on comprend aisément le rationnel sur le plan immunitaire et qui de surcroit est facile et peu couteux. Il s’agit peut-être d’une piste à creuser, notamment en association avec la présence ou non de PDL1 sur les cellules tumorales. Il serait intéressant également de tenter de dégager une éventuelle association entre ce ratio et les fameuses pseudo-progressions qui restent très difficiles à détecter.

Enfin, en marge de l’étude, on retiendra (avec les mêmes réserves méthodologiques mais tout de même), que les patients en PS≥2 ne semblent pas être de bons patients pour l’immunothérapie.

 

 

 

Reference

Pretreatment neutrophil-to-lymphocyte ratio as a marker of outcomes in nivolumab-treated patients with advanced non-small-cell lung cancer.

Bagley SJ, Kothari S, Aggarwal C, Bauml JM, Alley EW, Evans TL, Kosteva JA, Ciunci CA, Gabriel PE, Thompson JC, Stonehouse-Lee S, Sherry VE, Gilbert E, Eaby-Sandy B, Mutale F, DiLullo G, Cohen RB, Vachani A, Langer CJ.

Lung Cancer 2017; 106:1-7

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