Lung Cancer

L’erlotinib n’est pas un traitement de première ligne chez les sujets âgés non mutés.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
avril 2014

Thérapeutique ciblée, Cancers du sujet âgé

Cette étude prospective randomisée de phase II avait pour but de démontrer que, chez des sujets de plus de 70 ans, l’erlotinib (150 mg/jour) n’était pas inférieure à l’association carboplatine (AUC 5)  et vinorelbine (25 mg/m2). L’objectif principal était la PFS. Les objectifs secondaires la survie globale, la qualité de vie et le taux de réponse.  Un crossover était recommandé.

Deux cent quatre vingt quatre patients atteints de cancers bronchiques non à petites cellules étendus ont été randomisés en 2 ans. Neuf patients ont été exclus de l’analyse de toxicité car ils n’avaient pas été traités. Deux cent seize patients seulement ont été analysés pour l'efficacité, les patients n’ayant pas reçu une quantité suffisante des médicaments prévus étant écartés. 

L’âge médian était de 76 ans ; il y avait approximativement 1/3 de femmes.

Sur 100 échantillons tumoraux testés, 10 présentaient une mutation EGFR, dont 4 seulement étaient typiques. Ce nombre a été considéré comme trop bas pour réaliser une analyse spécifique aux mutés.

Les résultats (tableau ci-dessous) étaient à la faveur de la chimiothérapie : la PFS du groupe erlotinib était significativement inférieure.

 

Erlotinib

Carboplatine et Vinorelbine

p

PFS médiane (mois)

2,4

4,6

0,0005

Réponse (%)

8

28,3

<0,0001

Survie globale

7,9

8,4

0,9

La toxicité était comparable à ce qui était attendu : plus de toxicité hématologique avec la chimiothérapie et plus de toxicité cutanée avec l’erlotinib.

Cette étude a quelques problèmes méthodologiques, notamment l’éviction de beaucoup de malades de l’analyse pour des raisons variées. Elle conclue que l’erlotinib ne doit pas être utilisé en première ligne chez les sujets âgés qui ne présentent pas de mutation activatrice de l’EGFR et que l’association carboplatine et vinorelbine et bien tolérée et efficace.

Nous ne pouvons qu’être en accord avec la première proposition. En revanche nous sommes plus dubitatifs pour la seconde car pour une phase 2 dans laquelle pourtant beaucoup de « mauvais » patients ont été écartés de l’analyse, la PFS et la survie globale médianes à 4,6 et 8,4 mois sont très inférieures à celles de l'étude de phase III de l’IFCT (/prev-em-onco/2219). Dans  cette étude, qui pourtant incluait  plus d’un quart de patients de PS2, alors que l’étude que nous rapportons ici n’en incluait pas,  PFS et survie globale étaient de 6 et 10,3 mois.

Reference

Open, randomized, multi-center phase II study comparing efficacy and tolerability of Erlotinib vs. Carboplatin/Vinorelbin in elderly patients (>70 years of age) with untreated non-small cell lung cancer.

Heigener DF, Deppermann KM, Pawel JV, Fischer JR, Kortsik C, Bohnet S, Eiff MV, Koester W, Thomas M, Schnabel PA, Reck M.

Lung Cancer 2014; 84 : 62-6. 

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer