Lung Cancer

Les accidents thrombo-emboliques précoces constituent un facteur pronostique indépendant.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
décembre 2014

Qualité de vie / Soins palliatifs

Les accidents thrombo-emboliques veineux, qui incluent les phlébites des membres inférieurs et les embolies pulmonaires,  sont une cause de mortalité et de morbidité bien connue du cancer broncho-pulmonaire. La survenue précoce (dans les 3 mois suivant le diagnostic) de tels événements est-elle pronostique?

Pour répondre à cette question les auteurs ont repris dans une base de données les dossiers de 727 patients (dont 85% cancers bronchiques non à petites cellules, 14% cancers bronchiques à petites cellules et 2% tumeurs neuroendocrines) traités d’un cancer broncho-pulmonaire à la Mayo Clinic sur une période de plus de 10 ans.

Parmi ces patients 44 (6 %), ont eu des événements thrombo-emboliques précoces. Ils différaient des 683 autres essentiellement par le fait qu’ils étaient le plus souvent de stade avancé (67 vs 39%), avaient plus fréquemment un indice de comorbidité élevé et avaient reçu plus fréquemment une chimiothérapie dans les deux mois qui suivaient le diagnostic de cancer.

Les patients ayant un événement thrombo-embolique précoce avaient une survie médiane bien plus mauvaise que le reste du groupe (4 vs 17 mois, p< 0,0001). Cette différence de survie n’était pas liée uniquement à l’extension tumorale : en effet elle était observée qu’il s’agisse de cancers localisés (12 vs 42 mois, p = 0,01) ou de cancers avancés (4 vs 6 mois, p = 0,02).

Dans une analyse restreinte aux seuls cancers bronchiques non à petites cellules on retrouve les mêmes constatations : Les patients ayant un événement thrombo-embolique précoce avaient également  une survie médiane bien plus mauvaise que le reste du groupe qu’ils soient de stade I à III (12 vs 46 mois, p < 0,001) ou de stade IV (3 vs 5 mois, p < 0,01).

Enfin dans un modèle multivarié incluant l’âge, le stade, le fait de recevoir une chimiothérapie, le PS et l’index de comorbidité de Charlson, les événements thrombo-emboliques précoces constituaient  un facteur indépendant lié à la mortalité.

Les complications thrombo-emboliques précoces représentent donc un  facteur pronostique indépendamment du stade du cancer. Les auteurs considèrent à juste titre que ces données une fois confirmées pourraient justifier une stratification des malades dans les essais thérapeutiques et que ceci également devrait inciter à inclure ces patients dans des essais de traitement anticoagulant.

Reference

Early venous thromboembolic events are associated with worse prognosis in patients with lung cancer.

Kourelis TV1, Wysokinska EM1, Wang Y2, Yang P3, Mansfield AS1, Tafur AJ4.

Lung Cancer 2014; 86 : 358-62

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer