Journal of Thoracic Oncology

Les adénocarcinomes mucineux ont-ils un pronostic différent de celui des non mucineux ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
septembre 2015

Chirurgie, Anatomo-pathologie

Les adénocarcinomes mucineux représentent environ 5% des adénocarcinomes et se présentent le plus souvent avec un aspect pneumonique et des lésions multiples. Ils sont fréquemment KRAS mutés et leur pronostic n’est pas clairement défini. 

Trente cinq adénocarcinomes mucineux provenant d’un hôpital de Boston et 48 d’un hôpital de Séoul ont été réunis dans cette étude rétrospective.  Parmi ceux-ci, 81/83 étaient invasifs. Ils ont été comparés à 269 adénocarcinomes non mucineux provenant de ces mêmes centres. Les caractéristiques cliniques des patients des deux groupes étaient comparables pour l’âge, le sexe, le tabagisme et le stade. Cette série était composée d’un nombre élevé de stades chirurgicaux avec 66% de stades I, 23% de stades II, 8% de stade II et seulement 3% de stades IV.

Chez 72 patients le statut KRAS a pu être défini : 45 étaient mutés (63%) et 27 ne l’étaient pas ; Les caractéristiques des patients étaient comparables chez les mutés et les non mutés. Un séquençage de nouvelle génération a été réalisé chez les KRAS négatifs : diverses mutations et fusions ont été découvertes dont : fusion ALK (3%), fusion ou mutation BRAF (1% et 1%), mutation PIK3CA (1%), ERB B2 mutation (3%). Seulement 2 cas avec mutation TP53 ont été trouvés sur 50 examinés.

L’analyse de survie a été limitée aux 79 patients de stade I à IIIA qui ont été complètement réséqués : les pourcentages de survie à 5 ans étaient les mêmes pour les populations d’adénocarcinomes complètement réséqués mucineux (71,7%) ou non mucineux (67,2%). La survie sans récidive était un peu meilleure chez les mucineux mais de façon non significative. Il en était de même pour les survies par stades.

Le statut KRAS ou la présence de gènes de fusion n’influençaient pas le pronostic.

A noter enfin que tous les patients atteints d’adénocarcinome mucineux qui ont récidivé, ont récidivé dans le thorax et jamais à distance, ce qui n’était pas le cas des non mucineux.

Dans les formes localisées, accessibles à un traitement chirurgical, la survie des adénocarcinomes mucineux est donc, dans cette série rétrospective, la même que celle des non mucineux.

Reference

Unique Genetic and Survival Characteristics of Invasive Mucinous Adenocarcinoma of the Lung.

Shim HS, Kenudson M, Zheng Z, Liebers M, Cha YJ, Hoang Ho Q, Onozato M, Phi Le L, Heist RS, Iafrate AJ.

J Thorac Oncol 2015; 10 : 1156-62

69 lectures

Coup de ♥ du mois

Risque de cancer du poumon chez les mineurs exposés à de faible taux de radon

novembre 2015

Si les données concernant les expositions à de fortes concentrations de radon sont bien connues,...

Lire la suite
Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer