Journal of Thoracic Oncology

Les CBNPC de stade III mutés EGFR et traités par chimioradiothérapie n’ont pas la même évolution

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
décembre 2015

Traitement des stades III, Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs

Cette étude rétrospective multicentrique japonaise a été réalisée pour définir la fréquence des mutations EGFR chez les patients qui présentent un cancer bronchique non à petites cellules de stade III non opérables et pour connaître l’évolution de ces cancers sous chimioradiothérapie.

Les dossiers de 104 patients d’âge médian 62 ans, ont été revus pour cette étude. Il y avait 38% de femmes, 25% de non-fumeurs.  Tous avaient un adénocarcinome de stade IIIA (45%) ou IIIB (55%), tous ont été traités par chimioradiothérapie et chez tous le statut mutationnel était connu.  

Il y avait 29 patients qui présentaient des mutations de l’EGFR et 75 qui n’en présentaient pas. Il y avait de façon attendue, plus de femmes et de non-fumeurs parmi les mutés. Il y avait également davantage de patients dont le PS était à 0. Les autres caractéristiques et les modalités thérapeutiques des patients des deux groupes étaient réparties de façon identique.

Les modalités de récidives, qui sont différentes, et les taux de réponse et de survie sont résumés sur le tableau ci-dessous :

 

Mutés

Non mutés

p

Réponse (%)

72,4

72

ns

Premier site de récidive

Métastatique (%)

76

40

0,001

Loco-régionale (%)

14

35

0,027

Survie

PFS (mois)

9,8

16,5

0,041

Survie globale (mois)

51,1

42,9

0,6

Survie KRAS mutés vs sauvages (mois)

-

21,6

49,8

0,024

     

 Cette intéressante étude montre donc que la survie sans progression  des patients atteints de cancer bronchique non à petites cellules de stade III et traités par chimioradiothérapie qui ont une mutation de l’EGFR est inférieure à celle des non mutés et que leur modalités évolutives sont différentes : les mutés on davantage de récidives métastatiques et les non mutés de récidives loco-régionales. Ces données plaident pour la construction d’essais introduisant précocement, peut être en adjuvant, dès la fin de la chimioradiothérapie, un inhibiteur de la tyrosine kinase de l’EGFR chez les mutés. 

Reference

EGFR MutationImpact on DefinitiveConcurrent Chemoradiation Therapy for Inoperable Stage III Adenocarcinoma.

Tanaka K, Hida T, Oya Y, Oguri T, Yoshida T, Shimizu J, Horio Y, Hata A, Kaji R, Fujita 2, Sekido Y, Kodaira T, Kokubo M, Katakami N, Yatabe Y.

J Thorac Oncol 2015; 10 : 1720–1725

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer