Annals of Oncology

Les comportements suicidaires chez les adolescents et jeunes adultes atteints de cancer.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
décembre 2013

Qualité de vie / Soins palliatifs

Le risque de suicide dans la population américaine atteinte de cancer est considéré comme doublé avec une période particulièrement critique qui est celle qui suit l’annonce su diagnostic. Peu de données sont disponibles en revanche concernant les sujets jeunes.

À partir d’un registre suédois, ont été identifiés 12 669 adolescents ou jeunes adultes âgés de 15 à 30 ans qui ont été informés pour la première fois d’un diagnostic de cancer. Les taux de suicide ou de tentatives de suicide ont été comparés à plus de 7 millions de participants âgés de plus de 15 ans.

Avec un suivi moyen de plus de 17 ans, près de 106 000 cas de comportements suicidaires (suicides réussis ou tentatives de suicide) ont été observés dans le groupe sans cancer ce qui a permis de définir le nombre de suicides attendus.

Dans le groupe des personnes atteintes de cancer, 22 suicides réussis ont été observés alors 14 étaient attendus. Par ailleurs 136 tentatives de suicide ont été réalisées contre 80 attendues.

Le risque ratio varie en fonction du temps :

- en ce qui concerne les suicides réalisés, il va de 4 dans l’année qui suit le diagnostic à 1,5 entre 1 et 5 ans et 1,2 après 5 ans.

- En ce qui concerne les tentatives de suicide il va de 2,3 dans l’année qui suit le diagnostic à 1,7 entre 1 et 5 ans et 1,3 après 5 ans.

Le suicide réussi est plus fréquent chez les hommes alors que les tentatives de suicide sont plus fréquentes chez les femmes.

La méthode la plus commune pour les suicides réussis est la pendaison alors que l’empoisonnement et celle la plus fréquente pour les tentatives de suicide.

Enfin le risque est significativement beaucoup plus important chez les malades qui ont des antécédents psychiatriques.

Il est important de connaître ces chiffres pour être particulièrement attentif à la détresse suscitée par un diagnostiques de cancer chez un malade jeune, surtout pendant les premiers mois qui suivent l’annonce. Le lecteur qui souhaite approfondir ses connaissances dans ce domaine pourra se reporter au numéro spécial de Journal of Clinical Oncology signalé sur ce site (/quantifier-les-mutations-dans-le-plasma-pour-prevoir-la-reponse-au-traitement-par).

Reference

Suicide and suicide attempt after a cancer diagnosis among young individuals.

Lu D, Fall K, Sparén P, Ye W, Adami HO, Valdimarsdóttir U, Fang F.

Ann Oncol 2013; 24 : 3112-7.

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
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