Les métastases cérébrales des cancers bronchiques non à petites cellules : une étude de cohorte européenne.

L’étude FRAME, commentée sur ce site en mai dernier,  est une étude cohorte observationnelle multicentrique menée dans 11 pays européens qui a inclus des patients atteints de cancers bronchiques à petites cellules qui recevaient un doublet à base de cisplatine. 

Plus de 1600 patients étaient entrés  dans cette étude et 1524 ont été retenus qui ont été classé en 4 groupes selon le type de chimiothérapie qu’ils ont reçu en première ligne en association au platine (en association avec du bevacizumab dans 7,3% des cas) : 569 ont reçu du pemetrexed, 360 de la gemcitabine, 295 un taxane et 300 de la vinorelbine. Par ailleurs, plus de  15% des malades ont reçu un traitement de maintenance.  Près des 3/4 avaient reçu un traitement de deuxième ligne.

L’étude publiée ici porte sur 263 malades qui avaient une ou plusieurs métastases cérébrales au moment du début de la première ligne de chimiothérapie.

Tous les centres n’ont pas rapporté leurs métastases cérébrales, et la fréquence des métastases cérébrales était de ce fait variable selon les pays,  probablement aussi parce que les examens réalisés n’étaient pas les mêmes dans tous les pays.

L’âge médian des patients qui était de 58 ans était plus jeune que celui de l’ensemble de la cohorte. Il y avait aussi une plus grande proportion de femmes et une plus grande proportion de patients atteints de cancers non épidermoïdes que dans la population générale.

Parmi ces patients, 58% ont reçu du cisplatine et 42% du carboplatine. Une majorité ont reçu du pemetrexed (58%). Les autres patients ont reçu à égalité de la gemcitabine ou de la vinorelbine (16%) et 10% seulement des taxanes.  Le tiers des patients ont reçu une radiothérapie cérébrale avant la chimiothérapie.

Alors que la médiane de survie de l’ensemble de la population était de 10,3 mois, celle des patients qui avaient des métastases cérébrales n’était que de 7,2 mois. La survie sans progression  était également inférieure (3,6 vs 5,6 mois). La survie différait selon les traitements. Elle était par exemple plus élevée chez les patients qui avaient reçu du pemetrexed (9,3 mois) que chez ceux qui ont reçu de la gemcitabine (5,6 mois).

Cette étude donne des informations qui sont intéressantes parce qu’elles concernent un très grand nombre de patients européens a priori non sélectionnés et donc représentatifs de ce qu'on appelle la « vraie vie ». Il faut toutefois se souvenir que, pour rentrer dans cette étude, les malades devaient être aptes à recevoir un sel de platine, ce qui cadre bien avec leur PS qui était à 0 ou 1 dans plus de 80% des cas. Il faut aussi bien se souvenir qu’il s’agit d’une étude de cohorte et qu’aucune comparaison valable ne peut être faite entre les différents traitements puisque le choix des traitements n’a pas été randomisé. On ne sait pas si les patients qui ont reçu un traitement plutôt qu’un autre n’avaient pas de meilleurs facteurs pronostiques. On sait en tout cas que, du fait de la restriction d’AMM du pemetrexed aux non épidermoïdes, il y avait dans ce groupe de malades bien sûr plus de non épidermoïdes, mais aussi en conséquence davantage de femmes et de non-fumeurs.