Journal of Thoracic Oncology

Les mutations EGFR influencent-elles le pronostic des cancers opérés ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
février 2013

Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs, Chirurgie

Dans les cancers étendus, les mutations EGFR semblent avoir, indépendamment du traitement, une valeur pronostique. Dans les tumeurs localisées opérées cela reste débattu et c’est ce sujet qu’aborde cette étude rétrospective coréenne.

En 12 ans 2440 patients ont été opérés d’un cancer bronchique non à petites cellules dans ce centre universitaire de Séoul. Parmi ceux ci, 945 ont eu une recherche de mutations. Après avoir exclu des patients ayant finalement d’autres histologies ou dont la résection n’était pas complète, il restait 863 patients.

Parmi ceux ci, 354 patients présentaient une mutation activatrice de l’EGFR. Ces patients étaient par rapport aux non mutés  de façon attendue plus souvent des femmes, des non fumeurs et avaient plus fréquemment un adénocarcinome, plus souvent de type bronchioloalvéolaire de l’ancienne classification histologique.

En analyse univariée l’âge jeune, le stade précoce, le fait qu’il s’agisse de femmes non fumeuses, la présence d’une composante bronchioloalvéolaire et la présence de mutations activatrices de l’EGFR étaient des facteurs pronostiques.

En analyse multivariée, seuls l’âge, le tabagisme et le stade pTNM restaient pronostiques mais le statut EGFR ne l’était plus. De même la présence de mutations n’était pas liée au risque de récidive.

Parmi les 235 patients qui ont récidivé, 97 avaient une mutation activatrice de l’EGFR et 56 ont reçu un inhibiteur de la tyrosine kinase de l’EGFR.

Ces derniers ont eu une survie significativement meilleure que ceux qui ont été traités par chimiothérapie. Ceci n’était pas le cas des patients non mutés.

Reference

The presence of mutations in epidermal growth factor receptor gene is not a prognostic factor for long-term outcome after surgical resection of non-small-cell lung cancer.

Kim YT, Seong YW, Jung YJ, Jeon YK, Park IK, Kang CH, Kim JH.

J Thorac Oncol 2013; 8 : 171-8. 

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer