Journal of Clinical Oncology

Statut ALK des patients opérés d’un adénocarcinome

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
septembre 2014

Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs, Chirurgie

Cette étude menée par l’ETOP dans 16 sites européens avait pour objectif de déterminer le statut ALK  de patients opérés d’adénocarcinomes de stade I à III. Pour être éligibles à cette étude, les tumeurs stockées devaient avoir un volume tumoral suffisant et le suivi de ces patients devait être au moins de 3 ans.

Immunohistochimie et FISH

L’immunohistochimie ALK a été réalisée chez 1281 patients : elle était positive dans 80 cas (6,2%). Respectivement 48 (6O%), 10 (12,5%) et 22 (27,5%) étaient cotés 1+, 2+ et 3+. Cette cohorte a été comparée avec une cohorte appariée de 160 ALK négatifs.

La concordance de 237 prélèvements (examinés en immunohistochimie et FISH) sur 240 représentant les prélèvements des 80 positifs en immunohistochimie et 160 négatifs appariés est indiquée sur le tableau ci dessous :

 

Résultats

Immunohistochimie

0

1+

2+

3+

Nombre

157

48

10

22

FISH positifs (%)

0

2 (4,2)

6 (60)

20 (90,9)

On voit que pour les prélèvements classés 2 et 3+ en immunohistochimie, la concordance est excellente puisque 26/32 (81,3) des patients positifs en immunohistochimie à ++ et +++ étaient également positifs en FISH.

Résultats et données cliniques et de survie

Les taux de non-fumeurs étaient significativement plus élevés chez les patients positifs en immunohistochimie que je chez les négatifs. Cette différence est particulièrement importante pour les tumeurs cotées 3+ (45 vs 18%).

Avec un suivi moyen de 57,1 mois, Les taux de survie globale et de survie sans récidive étaient plus élevés chez les patients ALK positifs comme le montre le tableau ci-dessous :

 

Survie globale à 5 ans (%)

Survie sans récidive à 5 ans (%)

IHC-/FISH-

54,4

47,2

IHC+/FISH-

62

54,8

IHC+/FISH+

73,4

58,4

Après ajustement aux principales variables d’intérêt (on suppose que l’âge en faisait partie car les patients ALK+ étaient significativement plus jeunes) cette différence était significative pour la survie globale : le statut ALK positif, que ce soit en immunohistochimie ou en FISH, était lié à la survie.

Ces résultats sont à comparer à ceux rapportés dans une série chinoise et analysée sur ce site il y a plus d’un an (/impact-du-tabagisme-chez-les-fumeurs-qui-ont-une-mutation-activatrice-de-legfr). Cette série montrait en effet une meilleure survie sans progression des stades précoces ALK+ mais la survie sans progression des stades III était en revanche significativement inférieure. Il sera aussi intéressant de comparer ces chiffres avec ceux de l’étude biomarqueurs France lorsqu’ils seront disponibles.

Reference

Prevalence and Clinical Outcomes for Patients With ALK-Positive Resected Stage I to III Adenocarcinoma: Results From the European Thoracic Oncology Platform Lungscape Project.

Blackhall FH, Peters S, Bubendorf L, Dafni U, Kerr KM, Hager H, Soltermann A, O'Byrne KJ, Dooms C, Sejda A, Hernández-Losa J, Marchetti A, Savic S, Tan Q, Thunnissen E, Speel EJ, Cheney R, Nonaka D, de Jong J, Martorell M, Letovanec I, Rosell R, Stahel RA.

J Clin Oncol  2014; 32 : 2780-7

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