Journal of Thoracic Oncology

Les patients atteints d’adénocarcinome ROS1 bénéficient probablement encore plus que les autres des chimiothérapies comportant du Pemetrexed

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
août 2016

Traitement des stades IV, Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs

Il a été suggéré que les patients qui présentent un adénocarcinome avec une translocation ALK-EML4 ont une meilleure réponse au pemetrexed que les autres (cliquer ici). Mais qu’en est-il des patients qui ont un gène de fusion ROS 1 ?

Pour répondre à cette question les auteurs de cette étude rétrospective chinoise ont revu les cas d’adénocarcinomes TTF1+, ayant bénéficié d’un diagnostic moléculaire et ayant reçu du pemetrexed seul ou en association, qui ont été observés dans un hôpital universitaire de Taiwan. Au total 253 patients répondaient à ces critères.

Parmi ceux-ci :

  • La majorité (40,3%) avaient une mutation EGFR,
  • 12,6% avaient une translocation ALK-EML4
  • 7,5% avaient une fusion ROS1,
  • 1,2% étaient mutés KRAS,
  • et 38,3% étaient « quadruples négatifs ».

Les 3 patients qui présentaient une mutation KRAS ont été exclus de l’étude compte tenu de leur effectif réduit.

Les caractéristiques des patients des 4 groupes restant différaient significativement sur plusieurs points : 

  • les patients ROS1 étaient nettement plus jeunes,
  • On comptait plus de femmes et de non-fumeurs chez les mutés EGFR.

En revanche le nombre de sites métastatiques et l’indice d’activité ne différaient pas.

Le taux de réponse de l’ensemble des malades aux traitements comportant du pemetrexed étaient de 28% et le taux de contrôle de la maladie de 58,5%. Ces taux étaient respectivement de 57,9% et 89,5% chez les patients présentant une fusion ROS1.

La survie sans progression  médiane de l’ensemble des patients était de 4,4 mois. Elle était de 7,5 mois chez les patients présentant une fusion ROS1.

Ainsi les patients présentant une fusion ROS1 avaient de façon significative par rapport aux autres patients :

  • un meilleur taux de réponse (p=0,026).
  • Un meilleur taux de contrôle de la maladie (p=0,033).
  • Et une meilleure survie sans progression  (p=0,003).

L’expression de Thymidylate synthase (H-Score) déterminée chez 222 des 250 patients n’expliquait pas ces différences.

Parce que cette étude est rétrospective, elle n’a pas le poids d’une étude randomisée. Il semble toutefois probable que la chimiothérapie par pemetrexed soit particulièrement active chez les patients ROS1.  

 

Reference

Efficacy of Pemetrexed-Based Chemotherapy in Patients with ROS1 Fusion-Positive Lung Adenocarcinoma Compared with in Patients Harboring Other Driver Mutations in East Asian Populations.

Chen YF, Hsieh MS, Wu SG, Chang YL, Yu CJ, Yang JC, Yang PC, Shih JY.

J Thorac Oncol 2016; 11 : 1140-52

99 lectures

Coup de ♥ du mois

Risque de cancer du poumon chez les mineurs exposés à de faible taux de radon

novembre 2015

Si les données concernant les expositions à de fortes concentrations de radon sont bien connues,...

Lire la suite
Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer