Lung Cancer

Les patients à mauvais PS tirent-ils bénéfice de la chimiothérapie ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
septembre 2012

Traitement des stades IV

Cette étude observationnelle nord américaine a été menée à partir d’une base de données provenant de patients assurés par Medicare et repérés à partir d’un registre tumoral de cancers bronchiques non à petites cellules de stade IIIB ou IV pour les quels le PS était connu, soit parce qu’il était clairement précisé, soit parce qu’il était estimé à partir des notes prises par les médecins. La plupart des PS étaient chiffrés mais certains étaient juste indiqués comme « bons » (PS 0-2) ou « mauvais » PS (PS 3-4).

Sur 292 dossiers retenus, 210 avaient un PS qualifié de bon et 82 un mauvais PS.

Parmi les malades qui avaient un bon PS,  75% ont reçu une chimiothérapie de première ligne (la moitié de ce qui n’en recevaient pas recevant une radiothérapie, les motifs de l’abstention chez les autres restant non précisés).

Parmi les malades à mauvais PS, 50/82 n’ont pas reçu de chimiothérapie et 32 en ont reçu. Parmi ces 32 malades 53%  ont reçu une monothérapie, le reste  une bithérapie à base de platine près d’une fois sur 2 associé à un taxane (le plus souvent l’association carboplatine-paclitaxel). 

Pour ces patients de mauvais PS, lorsque celui-ci était chiffré, c’est pratiquement exclusivement les patients de PS 3 qui étaient traités.

La médiane de survie de ces patients à mauvais PS était de 4,8 mois lorsqu’ils recevaient une chimiothérapie vs 2,4 s’ils n’en recevaient pas.

 

Peu de choses qui ne soient connues sont à retenir de cette étude si ce n’est qu’elle fait allusion à l’utilisation de chimiothérapies peu toxiques, comme l’association carboplatine et paclitaxel qui ont peut-être leur place chez ces patients. Lors du dernier congrès de l’ASCO, une étude randomisée de phase III portant sur les patients PS 2 avaient objectivé chez ces patients un bénéfice très net de l’association carboplatine-pemetrexed par rapport au pemetrexed seul (Lilenbaum, abstract 7506).  Ces résultats étaient très proches d’ailleurs de ceux de l’étude IFCT coordonnée par Elisabeth Quoix chez une autre catégorie de patients fragiles, les sujets âgés (/prev-em-onco/2219). Il est probable que pour les patients PS 2, voire peut-être PS 3, une bithérapie peu toxique soit susceptible de prolonger significativement la survie globale.

Reference

Survival among non-small cell lung cancer patients with poor performance status after first line chemotherapy.

Salloum RG, Smith TJ, Jensen GA, Lafata JE.

Lung Cancer 2012; 77 : 545-9

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer