Annals of Oncology

Les variations des taux d’ADN circulants pendant une chimiothérapie sont elles prédictives ? Une étude pronostique.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
janvier 2016

Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs

De hauts niveaux d’ADN libre circulant peuvent être observés chez les patients atteints de cancer du fait de mécanismes tels que la nécrose des cellules tumorales, l’apoptose  et la digestion par les macrophage. Nous avions commenté il y a peu de temps sur ce site une étude française qui indiquait que les taux d’ADN libre circulant semblaient avoir une valeur pronostique mais n’avaient pas de valeur prédictive de le réponse à la chimiothérapie (cliquer ici).

Voici une étude prospective monocentrique, menée au Memorial Sloan-Kettering Cancer Center, qui apporte de nouvelles données.

Cette étude avait comme objectifs :

  • un objectif principal qui était d’évaluer la valeur prédictive de la réponse à la chimiothérapie des changements de taux d’ADN libre circulant
  • et comme objectifs secondaires d’évaluer la valeur pronostique et prédictive des taux initiaux et des modifications post-progression pour voir si elles étaient liées à la survie sans progression  et à la survie globale.

Au total 182 patients ont été inclus et chez 103 patients on a pu disposer à la fois de prélèvements itératifs et d’une première évaluation scanographique de la réponse tumorale. Presque tous ces 103 patients ont reçu une première ligne de chimiothérapie.

Le taux médian d’ADN libre circulant initial était de 7 ng/ml et celui du premier examen de suivi était de 11 ng/ml. Le pourcentage de modification médian était de +64%.

Onze patients avaient une progression, 77 une stabilité et 15 une réponse partielle.

Les pourcentages médians de variation étaient de :

  • +60% pour les patients progressifs,
  • +80% pour les stables,
  • et -12% pour les patients en réponse partielle.

Ces différences n’étaient pas significatives (p=0,10).

En analysant la réponse comme une valeur continue (somme des plus grands diamètres), il existait une corrélation qui était significative mais faible.

Il n’existait pas de corrélation entre le pourcentage de modification de l’ADN et le risque de progression ou de décès et il n’existait pas non plus de corrélation entre le taux initial  d’ADN et le risque de progression ou de décès.

Cette étude prospective, dont la méthodologie paraît solide, amène donc à la conclusion que pour l’instant ni les taux initiaux d’ADN circulants ni les variations de ces taux sous traitement par chimiothérapie ne sont prédictifs ou pronostiques. 

Reference

A prospective study of total plasma cell-free DNA as a predictive biomarker for response to systemic therapy in patients with advanced non-small-cell lung cancers†.

Li BT, Drilon A, Johnson ML, Hsu M, Sima CS, McGinn C, Sugita H, Kris MG, Azzoli CG.

Ann Oncol 2016; 27 : 154-9

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer