Journal of Thoracic Oncology

L’expérience du Lung Cancer Mutation Consortium

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
juin 2015

Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs

Quatorze grandes institutions américaines capables d’analyser 10 drivers oncogéniques[1] participent à ce programme américain destiné à évaluer la fréquence des divers drivers oncogéniques connus dans les adénocarcinomes depuis 2008. Un certain nombre de résultats ont déjà été publiés l’an dernier (http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24846037).

Les résultats de l’analyse des 733 adénocarcinomes testés pour ces 10 drivers oncogéniques font état de chiffres assez habituels pour cette population : les anomalies observées dans plus de 1% des cas sont par ordre de fréquence KRAS (25%), EGFR (23%), ALK (7,9%), ERBB2 (2,7%) et BRAF (2,6%). MEK1, MET, NRAS et PIK3CA étaient observés chez 0,3 à 0,8%) des patients. Dans 36 % des tumeurs, la recherche était négative.

Un peu plus de mille échantillons font partie de cette base de données sans que toutes les analyses moléculaires ne soient forcément effectuées : sur tous les échantillons, les résultats sont peu différents, avec néanmoins un pourcentage un peu plus élevé de translocations ALK-EML4 et de mutations rares.

 Globalement, 15% des spécimens étudiés ont été rejetés du fait de l’insuffisance de matériel, c’était plus fréquemment, comme on pouvait s’y attendre, pour les prélèvements de petite taille que pour les prélèvements chirurgicaux.

Dans 2,7% de la totalité des cas, il y avait plusieurs drivers oncogéniques associés dans la même tumeur (souvent une mutation PIK3CA associée à une autre mutation).

On retrouve dans cette étude les associations bien connues entre le profil mutationnel et le sexe, l’origine asiatique et le tabagisme.

Ce travail montre la faisabilité de ces analyses sur 1000 échantillons tumoraux provenant de patients nord-américains. L’étude Biomarqueurs France dirigée par Fabrice Barlési et promue par l’IFCT à l’initiative de l’INCa, qui porte sur plus de 19 000 prélèvements, a montré des résultats comparables sur une population beaucoup plus vaste qui, ne provient pas uniquement, comme l’étude américaine, d’une population qui consulte dans des grands centres. L’étude française comporte également des données cliniques qui lui donnent une dimension supplémentaire.



[1] EGFR, KRAS, ERBB2, AKT1, BRAF, MEK1, NRAS, PIK3CA, ALK et MET

Reference

Multi-institutional Oncogenic Driver Mutation Analysis in Lung Adenocarcinoma: The Lung Cancer Mutation Consortium Experience.

Sholl LM, Aisner DL, Varella-Garcia M, Berry LD, Dias-Santagata D, Wistuba II, Chen H, Fujimoto J, Kugler K, Franklin WA, Iafrate AJ, Ladanyi M, Kris MG, Johnson BE, Bunn PA, Minna JD, Kwiatkowski DJ; LCMC Investigators.

J Thorac Oncol 2015; 10 : 768-77

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Revue : British Journal of Cancer