Annals of Oncology

L’imetelstat en maintenance ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
février 2015

Thérapeutique ciblée, Traitement des stades IV

Les télomères qui se situent aux extrémités des chromosomes favorisent la multiplication cellulaire mais ils ne peuvent le faire que s’ils ont une taille suffisante. Or ils diminuent de longueur à chaque division cellulaire et quand leur taille est au dessous d’un certain seuil les cellules ne cessent de se diviser. Toutefois, un enzyme, la télomèrase, active la reconstruction des télomères de sorte qu’en sa présence les cellules ne cessent de se diviser de façon indéfinie.  Ainsi bloquer la télomérase comme le fait l’imetelstat est potentiellement bénéfique dans les cancers.  

L’étude industrielle randomisée de phase II publiée ici compare,  

-       chez des patients atteints de cancer bronchique non à petites cellules de stades avancés,  non progressifs après 4 cycles de chimiothérapie comprenant ou non du bévacizumab,

-       l’imetelstat en switch maintenance à un traitement standard (pas de traitement ou bévacizumab si celui-ci avait été utilisé en induction).

L’objectif principal était la survie sans progression qui, pour que l’étude soit positive, devait passer sans bévacizumab de 2,6 à 5,3 mois et avec bévacizumab de 4,5 à 9 mois. La randomisation a été faite sur un mode 2/1.

 

Cent seize patients ont été randomisés et les caractéristiques des patients des 2 groupes étaient bien réparties.

La survie sans progression  médiane n’a pas été significativement améliorée : 2,76 mois dans le bras imetelstat et 2,57 dans le bras contrôle. La survie médiane a été améliorée sans que cette différence ne soit significative (14,3 mois vs 11,5 mois). Aucune différence n’a été notée dans un sous groupe de patients.

La toxicité hématologique était nulle ou quasi-nulle dans les bras contrôles qu’il y ait ou non du bévacizumab. En revanche elle apparaissait avec l’imetelstat (17% de granulopénies de grade 3 ou 4, et 34% de thrombopénies de grade 3 ou 4) mais pas davantage avec l’association imetelstat et bévacizumab (12,5% de granulopénies et de thrombopénies de grade 3 ou 4).

Dans une analyse exploratoire, les patients avec des télomères courts avaient une amélioration non significative de la survie sans progression  et de la survie.

Dans l’état actuel des choses, l’imetelstat n’a pas sa place dans le traitement de maintenance des cancers bronchiques non à petites cellules. 

Reference

A randomized phase II study of the telomerase  inhibitor imetelstat  as maintenance therapy for advanced non-small-cell lung cancer.

Chiappori AA, Kolevska T, Spigel DR, Hager S, Rarick M, Gadgeel S, Blais N, Von Pawel J, Hart L, Reck M, Bassett E, Burington B, Schiller JH.

Ann Oncol 2015; 26 : 354-62

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