Journal of Thoracic Oncology

L’immunohistochimie des NOS permet-elle de mieux préciser le pronostic ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
octobre 2014

Anatomo-pathologie

A côté des adénocarcinomes et des cancers épidermoïdes, les « NSCLC-NOS » (Not Otherwise Specified) constituent un pourcentage de malades qui varie énormément avec la taille du prélèvement. L’utilisation de l’immunohistochimie permet d’en réduire le nombre mais cela a-t-il un réel impact sur le pronostic ? C’est la question que pose cette étude rétrospective italienne.

Une cohorte de 224 patients présentant, avant tout traitement,  un diagnostic initial de cancer bronchique non à petites cellules non épidermoïde porté sur de petites biopsies ou la cytologie a été rétrospectivement constituée.

Tous les diagnostics anatomopathologiques ont été revus et séparés en 2 groupes sur le seul examen morphologique : les adénocarcinomes et les NOS. Ensuite les patients de ce dernier groupe étaient reclassés après une immunohistochimie  par 4 marqueurs, TTF-1, Napsin-A, p40 et Desmocollin-3 dont ce même groupe avait démontré qu’ils étaient susceptibles de diviser par trois le taux de NOS.

Résultats

Lors de la première analyse, 150 des 224 (67%) patients étaient classés en adénocarcinomes et les 74 autres (33%) NOS.

Après l’immunohistochimie avec ces 4 marqueurs, Ce groupe de NOS a été divisé en :

-       32 (43%) CBNPC « en faveur d’un adénocarcinome »,

-       8 (11%) en CBNPC « en faveur d’un épidermoïde»,

-       34 (46%) ont été classés en CBNPC à phénotype nul.

Corrélations avec le traitement et la survie

Les taux de réponse et le taux de contrôle de la maladie des patients ayant un adénocarcinome ou un CBNPC « en faveur d’un adénocarcinome » ne différaient pas significativement, alors qu’ils différaient entre les CBNPC à phénotype nul et les adénocarcinomes. Quant à la survie sans progression  et à la médiane de survie, elles étaient sur les critères morphologiques respectivement de 7,3 et 12,3 mois dans les adénocarcinomes et  de 5,9 et 9,6 mois dans les NOS, cette différence était significative. Après immunohistochimie, les CBNPC « en faveur d’un adénocarcinome » ont une survie sans progression  médiane à 7,05 mois et une survie à 13,1 mois versus 3,8 et 7,2 mois chez les CBNPC à phénotype nul. Cette différence est également significative (p<0,0001).

L’immunohistochimie permet donc de mieux définir le pronostic de ces malades et devrait être systématiquement exigée, notamment pour les essais thérapeutiques dans lesquels adénocarcinomes et NOS sont mélangés. 

Reference

Impact of Non–Small-Cell Lung Cancer-Not Otherwise Specified Immunophenotyping on Treatment Outcome

Righi L, Vavalà tumeur, Rapa Ida, Vatrano, S, Giorcelli J, Rossi G, Capelletto E, Novello S, Scagliotti G, Papotti M.

J Thor Oncol 2014; 9 : 1540-1546

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
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