European Journal of Cancer

Lors du traitement d’un cancer bronchique à petites cellules, l’apparition ou l’aggravation de lésions osseuses ne veut pas forcément dire progression.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
novembre 2012

Imagerie métabolique, Cancers à petites cellules

Juste après qu’ait été initié une chimiothérapie, alors que l’on constate une amélioration clinique, la scintigraphie osseuse peut montrer une aggravation des signes sous la forme d’une augmentation de la fixation des métastases connues et même de l’apparition de nouveaux foyers de fixation. Cette augmentation rapide et précoce de l’hyperfixation, décrite sous le nom de « bone flare »  n’est pas liée dans ce cas à une aggravation, mais  elle est au contraire le témoin d’une activité ostéoblastique des zones d’ostéolyse tumorale détruites par le traitement. Sur l’imagerie radiologique, elle apparaît sous forme d’une augmentation de la densité osseuse décrite sous le nom de réaction osseuse ostéoblastique. Ceci a été observé dans quelques cas de cancers bronchiques non à petites cellules où des réactions ostéoblastiques impactant favorablement le pronostic ont notamment été décrites avant ou après le traitement par inhibiteurs de la tyrosine kinase de l’EGFR (http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20195171).

Ce travail porte sur la détection de phénomènes de ce type, cette fois au cours du traitement des cancers bronchiques à petites cellules. Elle porte sur 88 patients atteints de cancers bronchiques à petites cellules disséminés et traités dans le cadre d’un essai thérapeutique, par amrubicine isolément ou en association avec le cisplatine comparativement à l’association etoposide-cisplatine.

Durant une revue de dossiers un certain nombre de patients ont été notés comme présentant  des réactions ostéoblastiques de sorte que tous les dossiers ont été revus : il y en avait finalement 14, dont 3 avaient une métastase connue au diagnostic initial et 13 développèrent de nouvelles lésions pendant le traitement (4 dans le bras amrubicine seule, 5 avec l’amrubicine en association avec le cisplatine et 4 avec  l’association etoposine-cisplatine).  

Les 13 patients qui présentaient de nouvelles lésions ostéoblastiques étaient répondeurs sur le site de leur tumeur primitive ou de leurs métastases extra-osseuses.

Ces faits, décrits pour la première fois dans les cancers bronchiques à petites cellules,  sont à connaître puisqu’on peut donc considérer que de telles métastases ne témoignent pas d’une progression qui conduirait à un changement de traitement, comme il serait logique de le penser en appliquant les critères RECIST, mais au contraire d’une anomalie qui témoigne de l’activité d’un traitement… Avec comme conséquence qu’il ne faut donc pas changer de traitement. 

Reference

High prevalence of osteoblastic bone reaction in computed tomography scans of an European Organisation for Research and Treatment of Cancer prospective randomised phase II trial in extensive stage small cell lung cancer.

Fink C, Hasan B, Deleu S, Pallis AG, Baas P, Brien MO.

Eur J Cancer 2012; 48 : 3157-60.

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer