Journal of Thoracic Oncology

Lorsque les patients ont bénéficié du Bevacizumab en association avec la chimiothérapie, sa poursuite en maintenance est-elle justifiée ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
novembre 2012

Thérapeutique ciblée, Traitement des stades IV

L’étude de phase III ECOG 4599 a démontré un gain de survie significatif par l’utilisation du Bevacizumab, d’abord en induction avec l’association Carboplatine et Paclitaxel puis en maintenance, dans le traitement de 878 patients atteints de cancers bronchiques non à petites cellules non épidermoïdes avancés. Ces résultats sont à l’origine de l’enregistrement du bevacizumab dans cette indication.

Même si un certain nombre d’arguments issus de données biologiques ou d’études cliniques portant sur d’autres cancers plaident pour l’utilisation du bevacizumab en maintenance après son association à la chimiothérapie, il n’est pas possible, à partir des seules études disponibles dans le cancer broncho-pulmonaire, d’affirmer la légitimité d’un traitement de maintenance dans cette indication. D’où l’intérêt de cette étude rétrospective qui porte sur les patients de l’étude ECOG 4599 dans le but de déterminer l’efficacité et la tolérance d’un tel traitement.

A partir de la fin du traitement d’induction par 6 cycles de Carboplatine et Paclitaxel ± Bevacizumab , les patients des deux groupe vivants et sans progression à cette date ont été analysés. Ceci représente :

  • dans le groupe Carboplatine et Paclitaxel, 134 patients (30% des patients randomisés dans ce bras),
  • et dans le groupe Carboplatine et Paclitaxel et Bevacizumab, 217 patients (51% des malades randomisés dans ce bras).

Les caractéristiques des patients des 2 groupes étaient à peu près similaires mais il y avait plus de répondeurs dans le bras expérimental.

Dix des 217 patients éligibles à la maintenance n ‘en n’ont pas reçu mais ont été gardés dans l’analyse effectuée en intention de traiter.

La durée du traitement de maintenance était très prolongée : 95% ont reçu au moins 7 cycles, 75% au moins 9 cycles, 50% au moins 12 cycles et 25% au moins 16 cycles.  

La PFS à un an était de 32% dans le bras maintenance vs 17% dans le bras standard. Le HR était à 0,64 et le p < 0,001.

Les taux de survie globale à 1 et 2 ans étaient également à la  faveur du bras maintenance : 75 vs 69% à 1 an et 34 vs 25% à 2ans. Le HR était à 0,75 et le p à 0,03.

Les toxicités de la maintenance étaient, comme cela a été déjà montré par ailleurs, assez faibles avec 13,8% de toxicités de grade 3, 5,5% de grade 4 et 1,8% de décès.  Les hémorragies notamment représentaient pour chacun de ces grades moins de 1%.

Ces résultats n’ont bien sur pas le niveau de preuve d’une étude randomisée qui, chez des patients qui auraient reçu un traitement d’induction par Carboplatine, Paclitaxel et Bevacizumab aurait comparé Bevacizumab en maintenance à Placebo.

Néanmoins elle apporte de nouveaux arguments en faveur de la maintenance par bevacizumab car il est peu probable que le seul traitement d’induction soit responsable d’une telle différence de survie qui persisterait plus d’un an après l’arrêt de celui-ci. 

Reference

Bevacizumab maintenance in patients with advanced non-small-cell lung cancer, clinical patterns, and outcomes in the eastern cooperative oncology group 4599 study: results of an exploratory analysis.

Lopez-Chavez A, Young T, Fages S, Leon L, Schiller JH, Dowlati A, Brahmer JR, Johnson DH, Sandler A.

J Thorac Oncol 2012; 7 : 1707-12.

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer