Journal of Thoracic Oncology

L’utilisation prolongée d’AINS, qu’il s’agisse de l’aspirine ou non, ne diminue pas le risque de cancer broncho-pulmonaire et n’en prolongent pas la survie.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
octobre 2012

Épidémiologie, Prévention

Nous avons sur ce site analysé il y a quelques mois les études de Rothwell sur l’effet protecteur de l’aspirine pour les cancers (/quel-est-le-pronostic-des-cancers-classes-m1a-du-fait-dune-metastase-controlaterale, /cout-de-la-prise-en-charge-du-cancer-broncho-pulmonaire-en-allemagne). Cet effet apparaissait de façon significative pour certains cancers sans que la démonstration d’un bénéfice significatif pour le cancer broncho-pulmonaire ait pu être faite.

Les auteurs rapportent ici les résultats d’une prise à long terme d’AINS dans la cohorte VITAL (VITamins And Lifestyle).

Dans cette cohorte plus de 70 000 personnes vivantes aux USA et âgées de 50 à 76 ans ont été suivies pour tenter de déceler si certains aliments ou médicaments étaient associés avec un risque de cancer.

Après un suivi moyen de 6 ans, 851 cancers broncho-pulmonaires ont été décelés. Un certain nombre d’entre eux ont été exclus pour diverses raisons et 785 dossiers ont été retenus. Parmi ceux-ci, 613 décès ont été observés dont 522 étaient liés au cancer broncho-pulmonaire.

L’utilisation d’AINS, y compris d’aspirine à faible dose, n’était pas corrélée avec le risque de décès par cancer broncho-pulmonaire. Toutefois un usage prolongé d’au moins 10 ans d’ibuprofen était associé avec une augmentation faible du risque de cancer broncho-pulmonaire (HR 1.62, 95% CI: 1.01–2.58; p  = 0.21).  

Chez les patients qui avaient un cancer broncho-pulmonaire, la survie n’était pas modifiée par l’usage ancien d’AINS, que celui-ci soit prolongé ou non. Les patients qui avaient utilisé de façon importante des AINS en dehors de l’aspirine et qui présentaient un stade tardif présentaient une tendance à un  risque de décès plus élevé, mais il s’agit d’un petit nombre de malades.

A signaler enfin que les patients qui avaient une utilisation importante d’AINS et un cancer bronchique à petites cellules  avaient un risque de décès par cette maladie 3 fois supérieur (HR 3.33, 95% CI: 1.05–10.52), qu’il s’agisse d’aspirine (sauf à faibles doses) ou non.

Reference

Prediagnostic Nonsteroidal Anti-Inflammatory Drug Use and Lung Cancer Survival in the VITAL Study.

Brasky TM, Baik CS, Slatore CG, Alvarado M, White E.

J Thorac Oncol 2012; 7 : 1503-1512

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer