Journal of Thoracic Oncology

Maigrir pendant le début de la chimioradiothérapie des CBNPC de stades III divise par deux la survie médiane.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
juin 2016

Qualité de vie / Soins palliatifs, Radiothérapie / Radiofréquence, Traitement des stades III

Les œsophagites représentent une complication fréquente de la chimioradiothérapie des cancers bronchiques non à petites cellules de stade III et il en résulte souvent un amaigrissement. L’objectif de ce travail est d’évaluer l’impact sur la survie globale d’un tel amaigrissement lorsqu’il excède 5% et survient pendant les 3 premières semaines de la radiothérapie.

Cette étude rétrospective européenne porte sur des patients consécutifs qui ont reçu une chimioradiothérapie entre 2006 et 2013. Plusieurs modalités de chimiothérapie et 2 modalités de radiothérapie étaient possibles dans cet essai multicentrique. Tous ont eu, outre un scanner, une TEP-FDG et une IRM de l’encéphale et la détermination du stade a été faite avec ces examens.

Les patients qui avait un antécédent néoplasique pendant les cinq dernières années, un amaigrissement de plus de 5%  avant cette période, des difficultés à avaler, une autre histologie, des données manquantes concernant le poids ou qui n’ont pas pu terminer leur chimioradiothérapie ont été considérés comme inéligibles, de sorte que seulement 151 sur 287 patients ont pu être inclus.

Ces patients avaient un âge médian de 63 ans et 42% étaient de sexe féminin. Il y avait à peu près autant de stades IIIA que IIIB.

Au total 26 malades (17%) ont perdu plus de 5% de leur poids durant les 3 premières semaines de radiothérapie. Il n’y avait pas de différence entre ces patients et ceux qui n’avaient pas maigri, en ce qui concerne le nombre de réduction de doses, le taux d’hospitalisations, les épisodes de neutropénies fébriles et même l’incidence des œsophagites.

La médiane de survie a été significativement plus courte chez les malades qui avaient maigri que chez les autres (13 mois vs 23 mois, HR  =1,8,  95% CI : 1,12–2,96, p = 0,017). Il en était de même pour la survie sans progression  mais cette différence n’atteignait pas la significativité.

En analyse multivariée, 4 facteurs étaient significativement associés à la survie globale : le sexe, le PS, le statut ganglionnaire et l’amaigrissement. Ces 4 facteurs et l’histologie étaient associés à la survie sans progression.

Cette étude, dont la méthodologie n’est pas critiquable,  montre combien l’amaigrissement qui survient durant les 3 premiers mois a un impact pronostique. Cet impact est effectivement important quand on voit que la survie des malades qui ont maigri est pratiquement la moitié de ceux qui n’ont pas maigri. Les auteurs proposent donc à juste titre d’être particulièrement attentif à ce symptôme, de mettre en œuvre des mesures diététiques des le début de la radiothérapie et de proposer des exercices musculaires pour éviter la fonte musculaire.

 

 

Reference

Early Weight Loss during Chemoradiotherapy Has a Detrimental Impact on Outcome in NSCLC.

Sanders KJ, Hendriks LE, Troost EG, Bootsma GP, Houben RM, Schols AM, Dingemans AM.

J Thorac Oncol 2016; 11 : 873-9

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer