Journal of Thoracic Oncology

Maintenance par sunitinib dans les CBNPC : l’étude CALGB 30607.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mai 2017

Thérapeutique ciblée, Traitement des stades IV

Nous avons commenté sur ce site plusieurs études concernant le sunitinib, un inhibiteur oral de la tyrosine kinase qui agit sur VEGFR, KIT et PDGFR. Ces études exploraient son activité dans les cancers bronchiques non à petites cellules en deuxième ligne où il était associé à l’erlotinib (cliquer ici) ou au pemetrexed (cliquer ici). Nous avions aussi commenté une étude menée par le CALGB dans laquelle ce traitement était utilisé en maintenance dans les cancers bronchiques à petites cellules (cliquer ici) et qui montrait une augmentation  significative de la survie sans progression de 2,1 à 3,7 mois.

Voici une autre étude menée par le CALGB qui compare, dans une étude de phase III, sunitinib à placebo.

Pour être inclus dans cette étude, les patients devaient avoir un cancer bronchique non à petites cellules de stade IIIB ou IV et avoir reçu quatre cycles d’un doublet à base de platine avec ou sans bevacizumab. Ils devaient avoir une maladie contrôlée et leur PS devait-être à 0 ou 1.  Ils ne devaient pas avoir de lésion cavitaire ou de métastase cérébrale non traitée.

S’ils l’acceptaient, ils étaient randomisés   entre :

  • Soit un traitement de maintenance par 37,5 mg par jour de sunitinib jusqu’à progression ou toxicité,
  • Soit un traitement de maintenance par placebo.

L’objectif principal était la survie sans progression.

De 2008 à 2013, 210 patients sur les 232 qui étaient prévus ont été randomisés et les caractéristiques des patients des deux groupes étaient bien réparties.

Comme on le voit sur le tableau ci-dessous, la survie sans progression des patients qui ont reçu du sunitinib était significativement augmentée alors que la survie globale ne l’était pas :

 

Durée médiane (mois)

HR (95%CI)

p

 

Sunitinib

Placebo

PFS

3,4

2,6

0,62 (0,47-0,82)

0,0006

Survie

11,7

12,1

0,98 (0,73-1,31)

0,89

En analyse multivariée, il n’y avait pas d’association de la survie sans progression avec plusieurs facteurs dont l’histologie, le PS, le stade et le fait d’avoir reçu ou non du bevacizumab.

Trois décès ont été observés dans le bras expérimental et 2 dans le bras placebo. Il y avait davantage d’effets secondaires dans le bras expérimental. Notamment les principaux effets secondaires de grades 3/4 étaient la fatigue (25%), la thrombopénie (12%), l’hypertension (12%), le rash (11%), la mucite (11%), la neutropénie (7%), et l’anémie (6%).

Même si cette étude est positive sur son objectif principal puisque la maintenance par sunitinib augmente significativement la survie sans progression, l’absence d’augmentation de la survie globale n’incite pas à considérer que le bénéfice de ce traitement de maintenance soit suffisant pour qu’il soit validé dans cette indication.     

 

Reference

Maintenance Sunitinib following Initial Platinum-Based Combination Chemotherapy in Advanced-Stage IIIB/IV Non-Small Cell Lung Cancer: A Randomized, Double-Blind, Placebo-Controlled Phase III Study-CALGB 30607 (Alliance).

Baggstrom MQ, Socinski MA, Wang XF, Gu L, Stinchcombe TE, Edelman MJ, Baker S Jr, Feliciano J, Novotny P, Hahn O, Crawford JA, Vokes EE.

J Thorac Oncol 2017; 12 : 843-849

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