Journal of Clinical Oncology

Mariage et cancer

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
novembre 2013

Qualité de vie / Soins palliatifs

Le mariage a-t-il une influence sur le stade du cancer au moment du diagnostic, le traitement et la survie de 10 cancers qui représentent les principales causes de décès aux Etats unis ?

La réponse à cette question souvent abordée dans la littérature n’est pas claire d’où cette étude réalisée à partir de la SEER database et qui porte sur plus de 700 000 malades.

Les autres facteurs démographiques pris en cause étaient l’âge, le sexe, la race, le lieu de résidence, le niveau d’éducation et de revenu.

Après ajustement avec ces facteurs, il apparaît que les patients mariés :

-       ont une moins grande probabilité d’avoir un cancer métastatique,

-       ont une plus grande chance, à stade T et N identiques d’être opérés ou de recevoir une radiothérapie,

-       et ont une plus grande probabilité de ne pas décéder de leur maladie.

-       Toutes ces différences persistaient lorsqu’on effectuait des comparaisons avec différentes catégories de non mariés (jamais mariés, séparés, divorcés ou veufs).   

-       Les bénéfices observés étaient plus importants  chez les hommes  que chez les femmes.

-       Ces bénéfices sont observés pour tous ces 10 cancers. Les auteurs nous disent qu’ils sont, pour 5 de ces cancers (prostate, sein, colorectal, œsophage et tête et cou),  supérieurs à ceux de la chimiothérapie.

 

Le sujet d’une telle étude peut paraître surprenant. Néanmoins, ce travail démontre, sur un très grand effectif de malades, l’effet bénéfique d’une vie sociale que tous ceux qui ont soigné des patients atteints de cancer ont fréquemment constaté. Il est, pensons-nous, dommage que la différence qui est étudiée ici porte exclusivement sur le statut conjugal. On peut penser en effet que ce n’est pas le mariage en tant que tel qui a un impact sur le choix des traitements et la durée de  la survie mais plutôt le fait de vivre avec quelqu’un qui représente un soutien dans la vie quotidienne, pour écouter, parler, intervenir quelquefois dans les décisions importantes et peut-être aussi pour donner davantage de raisons de vivre ou de « se battre » dans une vie partagée que dans la solitude.

En tout cas cette étude doit attirer l’attention des médecins sur le fait que les personnes seules consultent peut-être plus tardivement et ont moins accés aux traitements curatifs de leurs cancers. L’attention à leur apporter doit donc être particulièrement grande  pour tenter de réduire cette inégalité.

Reference

Marital status and survival in patients with cancer.

Aizer AA, Chen MH, McCarthy EP, Mendu ML, Koo S, Wilhite TJ, Graham PL, Choueiri TK, Hoffman KE, Martin NE, Hu JC, Nguyen PL.

J Clin Oncol 2013; 31 : 3869-76

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer