Annals of Oncology

Même les patients atteints de cancers bronchiques à petites cellules disséminés, et même les stabilisés tirent bénéfice de la radiothérapie cérébrale prophylactique.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
novembre 2012

Radiothérapie / Radiofréquence, Cancers à petites cellules

Cette étude est une analyse poolée de 4 essais académiques de Phase II ou III du North Central Cancer Treatment Group qui ont inclus en 10 ans 739 patients atteints de cancer bronchique à petites cellules (318 disséminés et 421 localisés). Parmi ceux-ci 459 ont reçu une radiothérapie cérébrale prophylactique à la dose de 25 en 10 fractions ou 30 Gy en 15 fractions et 280 n’en ont pas reçu. Tous ces essais incluaient non seulement des patients répondeurs à la chimiothérapie mais aussi des stables.

Entre ceux qui ont reçu une radiothérapie cérébrale prophylactique et ceux qui n’en ont pas reçu, il n’y avait pas de différence concernant l’âge ou le sexe. En revanche davantage de malades à bons PS ou dont le cancer bronchique à petites cellules était  localisé ont été traités par radiothérapie cérébrale prophylactique.

Avec un suivi particulièrement prolongé, la survie globale les patients qui ont reçu une radiothérapie cérébrale prophylactique était meilleure : le taux de survie à 5 ans était 11% vs 3% (HR = 0.61 (95% CI: 0,52, 0,72), P < 0.0001) et la médiane de survie de 14 vs 9 mois. Cette différence était notée aussi bien chez les localisés (17 vs 14 mois) que chez les disséminés (10 vs 8 mois).

Même après ajustement à l’âge, au sexe, au PS, à l’extension de la maladie et à la présence ou non d’une réponse complète, la radiothérapie cérébrale prophylactique était l’un des 4 facteurs pronostiques avec l’âge, l’extension et la notion de réponse complète. 

Fait important parce que nouveau : non seulement les répondeurs bénéficiaient de la radiothérapie cérébrale prophylactique mais aussi les stabilisés.

Seuls les patients atteints de cancer bronchique à petites cellules localisés ont reçu dans un essai 25 Gy en 10 fractions  au lieu de 30 en 15 fractions :  leur survie était significativement meilleure (21,6 vs 16,7 mois). On retrouve des résultats proches de ceux de l’essai coordonné par Cécile Le Péchoux, et  au quel avait participé l’IFCT, qui comparait 25 Gy en 10 jours à des doses plus élevées, dans le quel l’incidence des métastases cérébrales et la survie à 2 ans n’était pas significativement différentes tandis que la toxicité était plus élevée chez les patients qui recevaient des doses élevées.

Le délai séparant la chimiothérapie de la radiothérapie cérébrale prophylactique n’était pas corrélé à la survie.

Enfin de façon attendue, la toxicité était plus élevée chez les patients qui ont reçu une radiothérapie.

Reference

Prophylactic cranial irradiation in small-cell lung cancer: Findings from a North Central Cancer Treatment Group Pooled Analysis.

Schild SE, Foster NR, Meyers JP, Ross HJ, Stella PJ, Garces YI, Olivier KR, Molina JR, Past LR, Adjei AA; on behalf of North Central Cancer Treatment Group.

Ann Oncol 2012; 23 : 2919-2924

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer