Lung Cancer

Métastases cérébrales et osseuses chez les patients présentant une mutation activatrice de l’EGFR.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
avril 2014

Thérapeutique ciblée, Traitement des stades IV

Les métastases cérébrales et osseuses sont fréquemment considérées comme plus fréquentes chez les patients présentant une mutation activatrice de l’EGFR.

Est-ce bien vrai ? Et l‘évolution de ces métastases chez ces patients est-elle différente de celle des patients qui sont EGFR sauvages ?

Pour répondre à ces questions, cette étude cas-contrôle rétrospective a sélectionné :

-       d’une part tous les patients dont la tumeur présentait une mutation activatrice de l’EGFR usuelle diagnostiqués dans deux hôpitaux universitaires

-       et d’autre part, à partir d’une data-base constituée prospectivement,  pour chaque patient EGFR muté, un patient KRAS muté, et un patient EGFR et KRAS sauvages

En éliminant les patients non métastatiques ou qui présentaient une mutation rare, respectivement 62, 65 et 62 malades ont constitué les 3 groupes.

Métastases cérébrales

L’incidence des métastases cérébrales n’a pas été significativement différente dans les 3 groupes.

Le temps entre le diagnostic de cancer métastatique et l’apparition de métastases cérébrales chez les patients qui n’avaient pas de métastases cérébrales au départ, était significativement plus long chez les patients EGFR mutés que KRAS mutés (20,8 vs 10,8 mois), mais le délai d’apparition des métastases cérébrales ne différait pas entre les patients EGFR mutés et EGFR et KRAS sauvages.

La médiane de survie des patients à partir de l’apparition de métastases cérébrales ne différait pas.

Enfin, chez les mutés EGFR, le temps d’apparition des métastases cérébrales ne différait pas selon que le patients avaient reçu ou non un inhibiteur de la tyrosine kinase de l’EGFR.

Métastases osseuses

L’incidence des métastases osseuses, le temps d’apparition de celles-ci et le délai de survenue des événements osseux n’étaient pas significativement différentes dans les 3 groupes.

En revanche la durée de survie, à partir de l’apparition de métastases osseuses, était significativement plus longue chez les patients EGFR mutés que chez ceux des deux autres groupes (15,5 mois vs 9  et 3,2 mois).

 

Dans ce travail, contrairement à d’autres, l’incidence des métastases cérébrales et osseuses ne diffère pas en fonction du statut mutationnel. En revanche, il n’est pas inintéressant de constater que la survie des patients présentant des métastases osseuses est beaucoup plus longue quand ils présentent une mutation activatrice de l’EGFR. La recherche et la prise en charge précoce des métastases osseuses chez les malades qui ont une mutation activatrice de l’EGFR doivent donc être particulièrement attentives. 

Reference

EGFR mutated non-small cell lung cancer patients: More prone to development of bone and brain metastases?

Hendriks LE, Smit EF, Vosse BA, Mellema WW, Heideman DA, Bootsma GP, Westenend M, Pitz C, de Vries GJ, Houben R, Grünberg K, Bendek M, Speel EJ, Dingemans AM.

Lung Cancer 2014; 84 : 86-91

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer