European Journal of Cancer

Mieux apprécier le rapport bénéfice/risque lors du traitement du cancer du sujet âgé.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mai 2016

ROOT

L’article publié par Presley et col rapporte la discussion d’un panel d’expert visant à optimiser le choix du traitement chez les sujets âgés, à partir du cas clinique d’une patiente de 78 ans.

La première limite chez ces patients est l’absence de données spécifiques sur le développement des nouvelles drogues et de fait le risque  de ne pas traiter les patients par manque de données (sous-traitement) ou au contraire de les traiter à tort comme des sujets plus jeunes (sur-traitement). Le sous traitement a été la règle, très commode (par peur des comorbidités et des toxicités), pendant des années sans que l’on sache véritablement si la responsabilité en revient aux cliniciens, aux patients ou aux familles.  Le standard pour les patients en PS 0-2 depuis la publication de 2011 de l’essai IFCT-0501 est un doublet à base de carboplatine.

Le sur-traitement amène à anticiper à tort les mêmes toxicités que celles qui ont été constatées chez les sujets plus jeunes inclus dans les essais cliniques. Ceci entraine potentiellement un excès de toxicité, voire des décès toxiques.

Malgré la multiplication des outils et des publications, aucune échelle n’a vraiment démontré son efficacité pour sélectionner les patients et aider le clinicien. Néanmoins dans l’étude de Corre et al (cliquer ici) , l’utilisation d’une échelle d’évaluation gériatrique globale avant le choix du traitement permettait de diminuer les toxicités de tout grade.  Elle permet également de traiter correctement les patients jugés « fits » et évite de le sous traitement. Néanmoins, on ne peut pas exclure de façon sure que certains patients jugés fragiles n’auraient pas bénéficié d’une chimiothérapie. D’autre part, il n’existe pas de consensus quant à la fragilité des patients, certains jugés vulnérables dans l’étude ESOGIA remplissaient les critères d’éligibilité pour recevoir un doublet dans l’essai de l’IFCT…

Les auteurs proposent d’ajouter aux critères d’ESOGIA, des échelles d’évaluation du risque des chimiothérapies (Cancer and Aging research group ou Chemotherapy risk assessment for high age patients). Cela nécessiterait que ces outils soient incorporés dans l’évaluation initiale des patients mais permettrait de mieux identifier les groupes fits, fragile et vulnérables.

Il s’agit d’une proposition intéressante d’un groupe d’experts qui méritera d’être validé plus largement mais qui s’intéresse à un vrai sujet de la pratique quotidienne.

Reference

Optimizing Treatment Risk and Benefit for Elderly Patients With Advanced Non-Small-Cell Lung Cancer: The Right Treatment for the Right Patient.

Presley CJ, Gross CP, Lilenbaum RC.

J Clin Oncol 2016; 34 : 1438-42

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
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