Journal of Thoracic Oncology

Mieux connaître l’environnement immunitaire péritumoral.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
juin 2017

Immunothérapie

La publication de Faruki et al revient sur les particularités génétiques et l’environnement immunitaire péri tumoral dans les différents sous types d’adénocarcinomes et de carcinomes épidermoïdes.

En effet, on peut distinguer 3 différents sous types d’adénocarcinomes à partir de l’expressions de différents gènes (adénocarcinomes de l’arbre bronchique terminal ou bronchoïdes, adénocarcinomes proximaux prolifératifs ou magnoïdes, et enfin proximaux inflammatoires ou squamoïdes) (https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25079552?dopt=Abstract). Pour les carcinomes épidermoïdes, on distingue 4 sous types, primitifs, classiques, basaux, et sécrétoires (https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22960745?dopt=Abstract).

Les auteurs ont utilisé les échantillons provenant de  1190 patients ayant un adénocarcinome et 761 patients ayant un carcinome épidermoïde, pour analyser les éventuelles différences dans l’environnement immunitaire péri tumoral et la survie. Des données étaient également disponibles provenant de respectivement 58  et 51 prélèvements tissulaires péri-tumoraux pour chaque type histologique.

Les résultats sont impossibles à résumer en quelques lignes et restent même difficiles à analyser. En deux mots, il ressort que les différents sous types d’adénocarcinomes n’induisent pas la même réponse immunitaire dans l’environnement péri-tumoral, la forme proximale proliférative par exemple n’induisant qu’une très faible réponse immunitaire cellulaire alors qu’à l’inverse, les épidermoïdes de type sécrétoire (et à un moindre degré les types primitifs) induisent une forte réponse dans leur environnement. Ce qui peut expliquer les différences d’efficacité des molécules d’immunothérapie selon l’histologie.

Il est noté également, notamment dans les épidermoïdes, que l’expression du gène n’est pas forcément corrélée avec la positivité en IHC de PDL1 (ce qui se retrouve dans les études où PDL1 en IHC n’apparaît pas comme lié à la réponse dans les carcinomes épidermoïdes).

Dans cette étude, la charge mutationnelle n’est pas liée à la réponse immunitaire induite, quel que soit le type histologique (ce qui pourtant avait été retrouvé comme étant un facteur prédictif de réponse aux inhibiteurs de check points dans certaines études).

On voit donc que le développement des inhibiteurs de checkpoints s’est fait sans que l’on connaisse véritablement les détails de l’environnement immunitaire des différents types histologiques. Ceci pourrait expliquer les difficultés actuelles à véritablement valider un biomarqueur robuste. Il est probable que le développement très large des analyses moléculaires et génétiques nous apporte des éléments de réponse dans un futur proche.

Reference

Lung Adenocarcinoma and Squamous Cell Carcinoma Gene Expression Subtypes Demonstrate Significant Differences in Tumor Immune Landscape.

Faruki H, Mayhew GM, Serody JS, Hayes DN, Perou CM, Lai-Goldman M.

J Thorac Oncol  2017; 12 : 943-953

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