The Journal of thoracic and cardiovascular surgery

Mortalité post-opératoire et volume d’activité : une étude française à partir de la base EPITHOR.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
septembre 2014

Chirurgie

En France, 30 interventions par an sont maintenant nécessaires pour qu’un centre soit accrédité pour la chirurgie du cancer et ce chiffre minimum a conduit à ce que 257 établissements de soins en France cessent d'être accrédités après 2007 (c’est à dire  65% des établissements dans les quels cette chirurgie était antérieurement effectuée et environ 12% du nombre total de patients traités pour un cancer thoracique entre 2005 et 2007).

Le but de l’étude présentée ici est de préciser quelle a été, entre 2005 et 2010 en France, l’évolution de la mortalité à 30 jours à partir de la base nationale EPITHOR à laquelle, pendant cette période, ont participé 89 hôpitaux (42 publics, dont 28 universitaires et 47 privés), ce qui représente 222 chirurgiens qui ont opéré 19 556 patients qui ont eu une lobectomie, une bilobectomie ou une pneumonectomie pour cancer broncho-pulmonaire.

Le taux global de mortalité à 30 jours, dans les structures publiques et privées, et par année,  est indiqué dans le tableau ci dessous :

 

Patients (n)

Nombre de morts à 30 jours (n)

%

p

Ensemble de l’étude

19556

1441

7,4

 

Public

14292

956

6,7

0,034

Privé

5264

485

9,2

Années

2005

2539

298

11,7

<0,0001

2006

2706

230

8,5

2007

3101

289

9,3

2008

3452

255

7,4

2009

4074

227

5,6

2010

3684

142

3,8

Pendant ces 6 années, le taux moyen de décès a été de 7,4%. Il a considérablement diminué pendant cette période : autour de 10% jusqu’en 2007 (date de regroupement des centres), il n’était plus qu’à 3,8% en 2010.

Deux modèles ont été construits pour savoir s’il y a un lien entre la mortalité post-opératoire et d’une part le volume d’exérèses réalisées par les chirurgiens et d’autre part le volume d’activité des centres.

Le risque de mortalité à 30 jours était fortement influencé  par la pneumonectomie (OR=2,01), le stade 3 (OR=2,24) et un nombre de comorbidités supérieur à  3 (OR=2,51). Le risque était également supérieur dans les structures privées (OR=1,65, p=0,017), mais la diminution du risque de décès dans le temps dans ces structure y a été plus rapide. Le risque de décès était corrélé avec l’activité du chirurgien (p=0,03) mais pas avec celle du centre (p=0,75).

Le lien entre l’activité et la mortalité post-opératoire est bien démontré justifiant a posteriori les décisions prises en 2007. 

Reference

The impact of hospital and surgeon volume on the 30-day mortality of lung cancer surgery: A nation-based reappraisal.

Falcoz PE, Puyraveau M, Rivera C, Bernard A, Massard G, Mauny F, Dahan M, Thomas PA; Epithor Group.

J Thorac Cardiovasc Surg 2014; 148 : 841-8. 

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer