Journal of Thoracic Oncology

Mutations BRAF : l’expérience lyonnaise

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
janvier 2016

Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs

Nous avons analysé sur ce site, durant ces dernières années, plusieurs publications de séries de patients dont la tumeur présente une mutations BRAF (cliquer ici). Après des études menées aux USA, en Asie et en Europe, voici une étude française menée à Lyon de février 2012 à octobre 2014 qui porte sur 2887 échantillons tumoraux provenant de 2690 patients pour les quels une recherche de mutation BRAF a été effectuée dans tous les cas et trouvée dans 80 cas (3%).

Dans 42 cas, il s’agissait de mutations V600E.

Chez 5 patients qui présentaient une mutation autre que V600E,  5 deuxièmes mutations, toutes KRAS, ont été découvertes. 

Les caractéristiques des patients sont détaillées dans un tableau et l’âge, le PS, l’histologie et le stade ne différaient pas selon que les patients avaient une mutation  V600E ou non-V600E. La seule différence significative concernait le tabagisme, plus fréquent chez les patients qui avaient une mutation non-V600E (dans ce groupe, 95 % des patients étaient fumeurs alors qu'il n'y en avait que 62 % dans le groupe des patients ayant une mutation V600E).

Neuf patients (11%) ont été traités par un inhibiteur de la tyrosine kinase de BRAF (dabrafenib, vemurafenib et dabrafenib associé au trametanib). Six de ces patients sont encore en vie, les 3 autres sont décédés à 13, 13 et 25 mois.

La médiane de survie des patients ayant une mutation BRAF a été de 22,1 mois ce qui peut être comparé à 14,5 mois pour les patients sauvages. Ceux qui avaient une mutations V600E avaient une survie plus longue (25 vs 13 mois). 

Ces résultats confirment comme l’avaient suggéré d’autres études que les mutations BRAF surviennent plus fréquemment chez les fumeurs. Elles sont ici associées 5 fois à des mutations KRAS, ce qui est plus fréquent que dans d’autres études (cliquer ici) et ont un pronostic différent selon qu’il s’agit de mutations V6OOE ou non (cliquer ici). 

Reference

Clinical characteristics and outcome of patients with lung cancer harboring BRAF mutations.

Tissot C, Couraud S, Tanguy R, Bringuier PP, Girard N, Souquet PJ.

Lung Cancer 2016; 91 : 23-8

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer