Journal of Thoracic Oncology

Mutations de MET dans une série de cancers opérés

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
août 2017

Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs

Les mutations de MET exon 14 sont rares dans les CBNPC. Néanmoins, la recherche au sein des patients ne présentant aucun autre driver (KRAS, EGFR, ALK et ROS) semble indispensable. Des thérapies ciblées  anti MET existent, notamment le crizotinib, mais le devenir de ces patients, avec ou sans traitement, reste mal connu.

L’étude publiée  par  Lee GD et al. rapporte les données de patients opérés d’un CBNPC dans un centre de Seoul entre 2007 et 2014. Parmi les 795 patients opérés d’un adénocarcinome, 70 s’avéraient être négatifs pour KRAS, EGFR, ALK, ROS1  et RET mais seuls 45 échantillons ont pu être testés pour MET (42 tumeurs primitives et 3 métastases). Les auteurs retrouvent  17 patients (37.8%) positifs en IHC et 12 confirmés exon14 en séquençage Sanger. Ils établissent donc une prévalence de 2.1% de la mutation (17 sur 795).

L’âge médian de ces patients était de 73 ans, significativement plus élevé que l’âge retrouvé pour tous les autres drivers.

Aucun des patients MET n’était métastatique, la majorité avait des stades I (52.9%) ou II (17.6%).

Dix patients ont reçu un traitement post opératoire mais aucun n’a eu un anti MET.

Sur les 22 mois de suivi médian (0-184), 10 patients sur 17 ont présenté une rechute (locale n=3 ; métastatique n=7) ce qui semble plus important que les patients ayant un autre driver oncogénique (p=0.004) mais après ajustement sur l’âge, le sexe, le statut tabagique et le stade, la différence n’est plus significative (p=0.669). Le mode de récidive n’apparait pas différent de ce qui est constaté avec les autres mutations. Aucun patient n’a été traité par un anti MET même en situation métastatique.

Il s’agit donc d’une étude dont l’impact sur nos pratiques est difficile à évaluer. La prévalence rapportée semble être proche de ce qui a été antérieurement décrit dans le sud-est asiatique mais les chiffres varient considérablement d’une série à l’autre. Les techniques utilisées dans cette étude peuvent en partie expliquer les différences, il ne s’agit effectivement pas de NGS comme dans la plupart des séries.

Par ailleurs le pronostic et le taux de récidive peut être un peu plus élevé de ces patients ne devraient pas faire changer nos attitudes chirurgicales, ce d’autant que le statut MET des patients opérables n’est théoriquement pas une donnée disponible en France où seuls les stades métastatiques font l’objet d’une recherche.

Enfin, les patients de cette série n’ont pas reçu d’anti MET, ce qui actuellement ne devrait pas être le cas, des molécules étant disponibles notamment à travers des essais cliniques.

 

 

 

Reference

MET Exon 14 Skipping Mutations in Lung Adenocarcinoma: Clinicopathologic Implications and Prognostic Values.

Lee GD, Lee SE, Oh DY, Yu DB, Jeong HM, Kim J, Hong S, Jung HS, Oh E, Song JY, Lee MS, Kim M, Jung K, Kim J, Shin YK, Choi YL, Kim HR.

J Thorac Oncol  2017; 12 : 1233-1246.

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
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