Mutations HER2 : une nouvelle étude de cohorte européenne

Nous avons mentionné sur ce site une étude de cohorte  européenne coordonnée par Julien Mazières qui comprenait 65 malades qui présentaient un cancer bronchique non à petites cellules avec mutations HER2 (cliquer ici). Dès cette date, 16 patients avaient été traités par un traitement anti-HER2 avec des résultats intéressants.

Cette nouvelle étude de cohorte européenne, à nouveau réunie à l’initiative de julien Mazières, porte sur 101 patients atteints de cancers bronchiques non à petites cellules avancés et traités par chimiothérapie et traitements ciblés anti HER2. Dans la plupart des cas, cette mutation était exclusive à l’exception de 7 cas ou elle était associée à une mutation EGFR  (n=5), ou à une translocation ALK-EML4 (n=1) ou ROS1 (n=1).

L’âge médian de ces patients était de 61 ans. Il y avait 62 % de femmes, 60 % de non-fumeurs, 36% d’anciens fumeurs et seulement 4% de fumeurs. Plus de 80 % de ces malades présentaient un cancer de stade IV. Toutes les tumeurs étaient des adénocarcinomes.

Sous traitement conventionnel (chimiothérapie comprenant le plus souvent du pemetrexed ou inhibiteur de la tyrosine kinase de l’EGFR) :

• pour la première ligne, le taux de réponse était de 43,5% et la survie sans progression médiane était de 6 mois. 
• Pour la deuxième ligne, le taux de réponse était de 10% et la survie sans progression médiane était de 4,3 mois.
• Seuls les patients qui avaient une mutation activatrice de l’EGFR ont répondu aux inhibiteurs de la tyrosine kinase de l’EGFR.  

Sous traitement ciblant HER2

• la plupart des patients qui ont reçu un traitement ciblant HER2 ont reçu du trastuzumab (n=57) ou du trastuzumab emtansine (n=1). Sous ces traitements le taux de réponse était de 50%, le taux de contrôle de la maladie de 75% et la survie sans progression  était de 5,1 mois.
• Sous afatinib (n=11),  neratinib (dans le cadre d’un essai clinique),  ou lapatinib , le taux de réponse des 29 patients  était de 7%, le taux de contrôle de la maladie de 55% et la survie sans progression médiane  était de 3,4 mois.

Cette étude rétrospective ne permet pas de définir un standard de traitement pour ces patients. Des essais cliniques sont nécessaires. Actuellement on peut néanmoins retenir que la chimiothérapie et les traitements à base de trastuzumab sont actifs et que la médiane de survie de l’ensemble de ces patients  est d’environ 2 ans.