Journal of Thoracic Oncology

Mutations rares et gefitinib

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
février 2014

Thérapeutique ciblée, Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs

Il y a un mois, nous analysions sur ce site les résultats de l ‘étude ERMETIC concernant 102 patients qui présentaient une mutation activatrice de l’EGFR rare (/cetuximab-et-radiotherapie-une-etude-de-etude-de-phase-2). Dans cette étude, 47 patients avaient été traités par inhibiteurs de la tyrosine kinase de l’EGFR et 7 réponses (15%) et 15 stabilisations (32%), avaient été observées sans différence significative entre les mutations 18 ou 20. Néanmoins les survies étaient meilleures chez les patients avec une mutation de l’exon 18.

L’étude rapportée ici  a été menée à partir des 230 patients du North-East Japan Study Group présentant une mutation activatrice de l’EGFR et randomisés entre gefitinib et chimiothérapie par paclitaxel et carboplatine. 

Les auteurs, ont identifié 5 patients qui avaient une mutations rare de l’EGFR dans chaque groupe.  Ils ont ensuite comparé les survies des 215 patients ayant une mutation commune (les patients randomisés dans le groupe chimiothérapie ont reçu du gefitinib dans un deuxième temps) et montré que les survies étaient significativement plus mauvaises chez les 10 patients ayant une mutation rare que chez les 215 patients ayant une mutation commune (12 vs 28,4 mois). Cette différence persistait chez les patients du groupe gefitinib mais disparaissait chez ceux du groupe chimiothérapie.

Les auteurs suggèrent en conclusion que la chimiothérapie est relativement  efficace en première ligne chez les patients qui ont une mutation rare.

Cette conclusion est, nous semble-t-il, assez hasardeuse, du fait de la méthodologie de cette étude qui a trois limites :

-       seulement 10 mutations rares ont été identifiées ce qui est un nombre trop faible pour tirer des conclusions générales ; le sous groupe des patients atteints de mutations rares ne comportait même que 5 malades dans chacun des groupes.

-       le mélange des patients des 2 groupes est aussi assez hasardeux. Certes le crossover était recommandé mais on ne sait pas bien à quelle date le traitement par gefitinib était instauré en deuxième ligne.

-       Cette conclusion en tout cas ne pourrait s’appliquer qu’au gefitinib sans pouvoir être transposable pour l’instant  à l’erlotinib ou à l’afatinib.

Reference

Effectiveness of Gefitinib against Non-Small-Cell Lung Cancer with the Uncommon EGFR Mutations G719X and L861Q.

Watanabe S, Minegishi Y, Yoshizawa H, Maemondo M, Inoue A, Sugawara S, Isobe H, Harada M, Ishii Y, Gemma A, Hagiwara K, Kobayashi K.

J Thorac Oncol 2014; 9 : 189-94.

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer