Lancet oncology

Nintedanib et docetaxel en deuxième ligne

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
février 2014

Thérapeutique ciblée, Traitement des stades IV

Le Nintedanib est un inhibiteur de l’angiogénèse oral qui est exploré ici dans un essai de phase 3 à promotion industrielle qui compare, dans les cancers bronchiques non à petites cellules en deuxième ligne, le docetaxel (75 mg/m2 à J1-J22) et un placebo à une association de docetaxel et du nintedanib (200 mg, 2 fois par jour). C’est une grande étude de phase 3 menée dans 211 centres de 27 pays. Les patients  devaient avoir un PS à O ou 1 et au moins une lésion mesurable.

L’objectif principal était la survie sans progression. La survie globale, la réponse et la qualité de vie étaient les objectifs secondaires.

Sur 1773 patients screenés, 1314 ont été randomisés, 659 dans le bras contrôle et 655 dans le bras expérimental. Cette étude a inclus 555 patients atteints de cancers épidermoïdes.

La PFS, déterminée par un comité indépendant, était significativement plus longue dans le bras expérimental que dans le bras contrôle (3,4 vs 2,7 mois) qu’il s’agisse des adénocarcinomes ou des épidermoïdes.

Pour les patients atteints d’adénocarcinome et qui ont progressé moins de 9 mois après le début de la première ligne, la médiane de survie était significativement plus longue dans le bras expérimental (10,9 vs 7,9 mois), dans cette population d’ailleurs la PFS des patients du bras expérimental était nettement supérieure. Pour l’ensemble des adénocarcinomes la survie des patients du groupe expérimental était aussi significativement supérieure 12,6 vs 10,3 mois). En revanche, pour la population totale, la survie des patients du groupe expérimental ne dépassait que d’un mois celle des patients du groupe contrôle sans atteindre la significativité.

De façon intéressante, chez les patients qui n’ont ni répondu, ni même été stabilisé antérieurement, la survie a été significativement supérieure dans le bras expérimental (9,8 vs 6,3 mois).  

Les toxicités de grade ≥ 3 étaient significativement augmentées dans le bras expérimental, notamment les diarrhées (43 vs 17). Les SAE de tous grades étaient de 224 dans le bras expérimental vs 206 dans le bras contrôle.

 

Cette étude montre que pour l’ensemble des malades en intention de traiter l’association du nintedanib au docetaxel augmente la PFS. Dans le groupe des adénocarcinomes, cette association prolonge la survie globale. Enfin cette association paraît particulièrement intéressante pour les adénocarcinomes de mauvais pronostic qui n’ont pas répondu au traitement initial ou qui ont récidivé très tôt. 

Reference

Docetaxel plus nintedanib versus docetaxel plus placebo in patients with previously treated non-small-cell lung cancer (LUME-Lung 1): a phase 3, double-blind, randomised controlled trial.

Reck M, Kaiser R, Mellemgaard A, Douillard JY, Orlov S, Krzakowski M, von Pawel J, Gottfried M, Bondarenko I, Liao M, Gann CN, Barrueco J, Gaschler-Markefski B, Novello S; for the LUME-Lung 1 Study Group.

Lancet Oncol. 2014 Jan 8  [Epub ahead of print]

39 lectures

Coup de ♥ du mois

Risque de cancer du poumon chez les mineurs exposés à de faible taux de radon

novembre 2015

Si les données concernant les expositions à de fortes concentrations de radon sont bien connues,...

Lire la suite
Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer