Journal of Thoracic Oncology

Obtenir la preuve histologique d’un cancer qu’on va traiter par radiothérapie stéréotaxique doit rester le standard.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mai 2019

Radiothérapie / Radiofréquence, Chirurgie, Anatomo-pathologie

Il y a deux ans nous commentions les résultats d’une étude effectuée à partir des données de plus de 7000 patients inclus dans la SEER database qui comparait les patients traités par radiothérapie pour un cancer de stade I selon que la preuve histologique avait été ou non obtenue : la survie spécifique était supérieure chez les patients qui n’avaient pas de diagnostic histologique (cliquer ici). Toutefois d’autres études, hollandaises notamment, n’objectivaient pas de différence significative de survie. 

Cette question non résolue est importante quand on sait que dans certains centres la preuve histologique est loin d’être toujours obtenue. Les auteurs hollandais de cette étude signalent même que le pourcentage de malades recevant une radiothérapie stéréotaxique et dont le cancer n’est pas prouvé,  atteindrait, dans certains centres de leur pays, 69%. Ils soulignent que ceci pourrait introduire un biais défavorisant la chirurgie lorsqu’on compare chirurgie et radiothérapie stéréotaxique. 

Ceci explique que ces auteurs ont effectué une revue systématique de la littérature et une méta-analyse dans le but de comparer la survie et la survie spécifique des malades traités par radiothérapie stéréotaxique  selon que la preuve histologique du cancer  a été ou non obtenue. 

Après avoir examiné 1050 articles, ils ont retenu 43 études représentant un nombre total de 11 047 patients dont ils ont réalisé la méta-analyse. Aucune étude n’était randomisée.  L’âge médian de ces malades était de 75 ans et la plupart d’entre eux  étaient inopérables. Cinq cohortes seulement comparaient directement la survie des patients dont le diagnostic était histologique à celle des patients pour lesquels il n’était que « clinique ».

Seule la survie globale des 2 groupes ne diffère pas à 5 ans. En revanche la durée de survie globale à 3 ans des cancers dont la preuve histologique avait été obtenue était significativement inférieure de même que la survie spécifique à 2 et 5 ans. 

L’absence de différence de la survie globale à 5 ans n’est pas étonnante compte tenu du fait que ces malades sont âgés et porteurs de nombreuses comorbidités. La différence de survie spécifique à 5 ans et de survie globale à 3 ans va dans le même sens que l’étude de la SEER dont nous avons commenté les résultats en 2016. Ceci n’est d’ailleurs pas étonnant car l’étude de la SEER a de loin les effectifs les plus importants de cette méta-analyse.   La non obtention du diagnostic histologique doit rester l’exception dans la pratique quotidienne est doit être décidée de façon rigoureuse en RCP sous peine d’irradier inutilement des lésions non cancéreuses. La preuve histologique doit être obligatoire dans les études comparant chirurgie et radiothérapie stéréotaxique car l’absence de preuve introduirait un biais important en faveur de la radiothérapie stéréotaxique. 

 

  

 

 

Reference

Survival After Stereotactic Body Radiation Therapy for Clinically Diagnosed or Biopsy-Proven Early-Stage NSCLC: A Systematic Review and Meta-Analysis.

IJsseldijk MA, Shoni M, Siegert C, Wiering B, van Engelenburg KCA, Lebenthal A, Ten Broek RPG.

J Thorac Oncol2019; 14 : 583-595.

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer