British Journal of Cancer

Osimertinib et métastases méningées.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
février 2018

Thérapeutique ciblée, EGFR, Métastases cérébro-ménagées

Il y a quelques jours nous commentions une excellente revue de la littérature sur les métastases méningées des cancers bronchiques non à petites cellules (cliquer ici) et nous signalions l’activité de l’osimertinib chez les malades atteints de cancer bronchique non à petites cellules avec mutation de l’EGFR et présentant  des métastases méningées.

L’étude prospective japonaise présentée ici a pour but d’évaluer l’efficacité et la tolérance de l’osimertinib à doses standard chez les patients présentant une mutation T790M et des métastases méningées. Après 2 à 4 semaines d’un traitement par osimertinib une IRM et une PL ont été effectuées pour juger de l’activité de ce traitement chez 13 patients pour lesquels le diagnostic de métastases méningées était certain (n=5) ou possible (n=8).  Ils étaient tous lourdement prétraités par inhibiteurs de la tyrosine kinase de deuxième ou troisième génération et 3 d’entre eux avaient reçu au préalable une radiothérapie pan encéphalique. Aucun patient n’a reçu de chimiothérapie intrathécale.

Les résultats ont été jugés sur l’état neurologique (désorientation, céphalées, diplopie, cécité, paresthésies, troubles de la marche signes méningés etc), l’IRM et l’appréciation de la réponse extra-méningée.

  • En ce qui concerne les signes neurologiques :
    • 7 malades avaient un examen anormal, 4 se sont améliorés, 2 sont restés stables et un s’est aggravé.
    • 6 avaient un examen normal et tous sont restés stables.
    • Trois des 5 malades qui avaient un PS à 3 ont eu leur PS amélioré à 1.
  • En ce qui concerne l’imagerie neurologique :
    • 8 ont été améliorés.
    • 3 sont restés stables.
    • 1 a progressé
    • Et 1 était inévaluable.
  • En ce qui concerne les réponses extra-neurologiques :
    • 8 réponses partielles ont été observées.
    • 3 malades ont été considérés comme stables
    • Et 2 ont été jugés inévaluables.

Au total une amélioration soit clinique, soit à l’imagerie méningée ou extra méningée a été observée chez tous ces 13 patients.

La survie sans progression médiane de l’ensemble des patients était de 7,2 mois et la durée médiane de survie n’était pas atteinte. La toxicité a été tout à fait acceptable.

Le taux moyen de pénétration de l’osimertinib estimé sur le rapport entre l’osimertinib dans le LCR et le plasma et basé sur 25 échantillons de ces 30 patients était de 2,5%, comparable à celui de l’erlotinib qui a été décrit comme efficace dans plusieurs cas de métastases méningées.

Les données de cette petite étude semblent donc confirmer donc que l’osimertinib, même si on l’utilise à des doses standard, est efficace chez les malades atteints de métastases méningées devenus résistants aux inhibiteurs de la tyrosine kinase de première et deuxième génération et présentant une mutation T790M.

 

 

 

Reference

Standard-dose osimertinib for refractory leptomeningeal metastases in T790M-positive EGFR-mutant non-small cell lung cancer.

Nanjo S, Hata A, Okuda C, Kaji R, Okada H, Tamura D, Irie K, Okada H, Fukushima S, Katakami N.

Br J Cancer 2018; 118 : 32-37

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer