Journal of Clinical Oncology

Osmertinib en première ligne : les résultats de cohortes faisant partie de l’étude AURA

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mars 2018

Thérapeutique ciblée, Traitement des stades IV, EGFR, Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs

Il y a près de 2 ans que nous commentions les résultats de l’étude de phase I qui démontrait l’activité de l’osimertinib pour le traitement des cancers bronchiques non à petites cellules mutés EGFR et présentant une mutation de résistance T790M (cliquer ici) et (cliquer ici). Les résultats de cette étude qui montrait une remarquable activité de l’osimertinib ont été confirmés par d’autres études étude de phase II AURA 2, commentée sur ce site en novembre 2016 (cliquer ici). Mais l’osimertinib inhibe non seulement les tumeurs qui ont une mutation de résistance T790M, mais aussi celles qui présentent une mutation de sensibilité usuelle et une très importante étude de phase III, l’étude FLAURA a démonté que la survie sans progression des patients mutés non antérieurement traités et qui recevaient de l’osimertinib était significativement supérieure à celle des patients qui recevaient du gefitinib ou de l’erlotinib (18,9 vs 10,2 mois) (cliquer ici).

Les délais variables des publications font que les résultats de l’une des études qui a contribué à la mise en œuvre de l’étude FLAURA viennent seulement d’être publiés.

Il s’agit encore de l’étude AURA qui, non seulement comportait une cohorte de patients en progression après un premier traitement par inhibiteur de la tyrosine kinase mais aussi deux cohortes de patients non antérieurement traités. Ces patients devaient avoir un PS à 0 ou 1, une mutation de l’EGFR. Ils pouvaient avoir des métastases cérébrales à condition qu’elles soient asymptomatiques et stables ne nécessitant pas de corticoïdes durant les 4 dernières semaines.

Ils étaient traités à la dose de 80 ou de 160 mg d’osimertinib une fois par jour. Les objectifs de cet essai de phase I à promotion industrielle étaient de définir les taux et durées de réponse, la survie sans progression et la tolérance de ce traitement.

Soixante patients non on antérieurement traités ont reçu de l’osimertinib : 30 à 80 mg et 30 à 160 mg une fois par jour. Les caractéristiques des patients des deux groupes étaient similaires. Les 3/4 étaient des femmes, l’âge médian était de 63,5 ans, il y avait 43 d’asiatiques, les mutations étaient des mutations usuelles dans 90% des cas. Un quart des patients présentaient des métastases cérébrales. 

Avec un suivi médian de 19,1 mois les principaux résultats ont été les suivants :

 

80mg

160 mg

Nombre

30

30

Taux de réponse (%)

67

87

Taux de contrôle (%)

93

100

Durée médiane de réponse (mois)

19,3

16,7

Taux de patients en réponse à 12/18 mois (%)

79/55

68/48

Survie sans progression médiane (mois)

22,1

19,3

Taux de patients sans progression à 12/18 mois (%)

75/57

69/55

Evénements secondaires possiblement rapportés au traitement de grade ≥3 : N (%)

4(13)

7(23)

Parmi les 28 patients pour lesquels des échantillons plasmatiques recueillis lors de la progression étaient disponibles, 50% n’avaient pas d’ADN circulant. Neuf de ces patients avaient de possibles mécanismes de résistance mais aucun n’avait de mutation T790M.

La conclusion de cette étude est que l’osimertinib à la dose de 80 mg par jour est un traitement efficace de première ligne des patients présentant une mutation activatrice de l'EGFR. Il était donc logique que ces résultats particulièrement encourageants conduisent à la réalisation de l’étude FLAURA dans laquelle l’osimertinib était administré à cette même dose de 80 mg par jour.

 

 

 

Reference

Osimertinib As First-Line Treatment of EGFR Mutation-Positive Advanced Non-Small-Cell Lung Cancer.

Ramalingam SS, Yang JC, Lee CK, Kurata T, Kim DW, John T, Nogami N, Ohe Y, Mann H, Rukazenkov Y, Ghiorghiu S, Stetson D, Markovets A, Barrett JC, Thress KS, Jänne PA.

J Clin Oncol 2018; 36 : 841-849

76 lectures

Coup de ♥ du mois

Risque de cancer du poumon chez les mineurs exposés à de faible taux de radon

novembre 2015

Si les données concernant les expositions à de fortes concentrations de radon sont bien connues,...

Lire la suite
Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer