Lancet oncology

Pasiréotide et Everolimus en monothérapie ou en association dans les tumeurs carcinoïdes bien différenciées du poumon et du thymus (LUNA).

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
novembre 2017

Tumeurs neuro-endocrines

Nous avons commenté sur ce site en mars 2016 les résultats de l’étude RADIANT-4, une vaste étude multicentrique internationale de phase III dans laquelle les patients atteints de tumeurs neuro-endocrines bien différenciées et sans syndrome carcinoïde, digestives et pulmonaires, étaient randomisés sur un mode 2/1 pour recevoir de l’everolimus à 10 mg/jour ou un placebo. La survie sans progression médiane était significativement très augmentée sous everolimus en passant de 3,9 mois dans le groupe placebo à 11 mois dans le groupe expérimental (p<0,00001) (cliquer ici). Ces résultats intéressants ont été complétés par ceux de la qualité de vie qui ont montré que l’augmentation importante de la survie sans progression qui a été obtenue l’a été sans détérioration significative de la qualité de vie (cliquer ici).

Ces résultats ont conduit la société européenne des tumeurs neuroendocrines à recommander pour ces tumeurs à un stade avancé ou métastatique un traitement de première ligne par everolimus à moins qu'un analogue de la somatostatine puisse être choisi du fait d’une faible activité proliférative (carcinoïdes) et de l’identification de l’expression de récepteur de la somatostatine à l’imagerie.

Le pasiréotide est un nouvel analogue de la somatostatine qui a été comparé à l’octréotide chez des patients qui ont une tumeur neuroendocrine associée à un syndrome carcinoïde réfractaire aux analogues de la somatostatine disponibles.  Les taux de réponse étaient similaires et la survie sans progression était significativement supérieure (11,8 vs 6,8 mois)   (cliquer ici pour un accès gratuit).

Méthodes

Le but de cette étude de phase II est d’apprécier l’efficacité et la tolérance du pasiréotide longue action et de l’everolimus isolément ou en association chez des patients ayant des tumeurs neuroendocrines bien différenciées (carcinoïdes typiques et atypiques), non résécables ou métastatiques du poumon ou du thymus.

Les patients étaient randomisés en 3 groupes :

  • Pasiréotide en monothérapie.
  • Everolimus en monothérapie.
  • Ou pasiréotide et everolimus en association.

L'objectif principal était le pourcentage de patients non progressifs à 9 mois.

Résultats

En un peu plus d’un an, 124 patients ont été inclus et randomisés. Leur âge médian était de 64 ans, la majorité étaient des hommes, avaient un PS à 0 et présentaient un carcinoïde atypique.

Les taux de patients non progressifs à 9 mois et les survies sans progression étaient les suivantes

 

Pasiréotide

Everolimus

Pasiréotide et everolimus

N

41

42

41

Patients non progressifs à 9 mois (%)

16 (39)

14 (33)

24 (58)

Survie sans progression médiane (mois)

8,5

12,5

11,8

Tous les malades des 3 groupes ont eu des effets adverses de grade 1 et 2 (hyperglycémie, diarrhée, stomatite, amaigrissement, asthénie, douleurs abdominales, anorexie, toux, œdèmes, dyspnée, nausées etc …) .  Les principaux effets de grade 3 et 4 sont indiqués ci-dessous :

 

Pasiréotide

Everolimus

Pasiréotide et everolimus

 

Grade 3

Grade 4

Grade 3

Grade 4

Grade 3

Grade 4

Hyperglycémies (%)

7

0

17

0

24

0

Diarrhées (%)

7

2

5

1

17

2

Stomatites (%)

0

0

10

0

5

0

Amaigrissement (%)

0

0

2

0

7

0

Asthénie (%)

0

0

2

0

2

0

Douleurs abdominales (%)

1

2

0

0

0

0

Anorexie (%)

0

0

5

0

5

0

Cette étude de phase II suggère une activité du pasiréotide en association à l’everolimus dans les tumeurs neuroendocrines du type carcinoïde et carcinoïde atypique. Elle suggère que cette association est peut-être plus efficace que la monothérapie au prix d’une toxicité accrue (on remarque que si l'objectif principal est bien atteient, la PFS médiane du traitement combiné est proche de celle de l'everolimus seul). Ces données issues d’un essai de phase II devront être confirmées.

 

 

Reference

Efficacy and safety of long-acting pasireotide or everolimus alone or in combination in patients with advanced carcinoids of the lung and thymus (LUNA): an open-label, multicentre, randomised, phase 2 trial.

Ferolla P, Brizzi MP, Meyer T, Mansoor W, Mazieres J, Do Cao C, Léna H, Berruti A, Damiano V, Buikhuisen W, Grønbæk H, Lombard-Bohas C, Grohé C, Minotti V, Tiseo M, De Castro J, Reed N, Gislimberti G, Singh N, Stankovic M, Öberg K, Baudin E.

Lancet Oncol 2017 Oct 23 [Epub ahead of print]

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