Journal of Clinical Oncology

Pembrolizumab en deuxième ligne ou plus : résultats à long terme observés chez les patients traités dans le cadre de l’essai KEYNOTE-010

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mars 2020

Immunothérapie, Traitement des stades IV

Nous avions commenté sur ce site il y a 4 ans les premiers résultats de l’étude KEYNOTE-010, une étude de phase II/III multicentrique, qui comparait le pembrolizumab, à deux niveaux de doses, au docetaxel chez des patients en progression après un ou plusieurs cycles d’un doublet à base de platine.  Au moins 1% des cellules tumorales de ces patients devaient exprimer PDL1. Ces patients étaient randomisés en trois groupes : pembrolizumab 2 mg/kg IV toutes les 3 semaines, pembrolizumab 10 mg/kg IV toutes les 3 semaines,  ou docetaxel 75 mg/m2 toutes les 3 semaines. Au total, 1034 patients étaient éligibles pour l’essai et ont été randomisés.  Avec un suivi médian de 13,1 mois, les durées de survie et de survie  sans progression des patients sous pembrolizumab étaient significativement supérieures à celles des patients sous docetaxel quelques soit la dose de pembrolizumab et quelques soit le taux d’expression de PD-L1 (cliquer ici)

Les résultats présentés ici sont donnés avec un suivi médian de 42,6 mois. 

Dans cette étude, le pembrolizumab était administré pendant 35 cycles ou 2 ans et le docetaxel le plus longtemps possible. 

Avec ce long délai, la durée de survie restait significativement supérieure dans le bras pembrolizumab comme le montre le tableau ci-dessous : 

 

PD-L1 ≥ 50%

PD-L1 ≥ 1%

 

Pembro

Doc

p

Pembro

Doc

p

Survie médiane (mois)

16,9

8,2

 

11,8

8,4

 

HR de décès (95% CI)

0,53 0,42-0,66)

<0,00001

0,69 (0,60-0,80)

<0,00001

Taux de survie à 3 ans (%)

34,5

12,7

 

22,9

11

 

Ce bénéfice de survie en faveur du pembrolizumab intéressait tous les sous-groupes de patients à l’exception des EGFR mutés. La survie sans progression restait aussi significativement augmentée quelques soit le niveau d’expression de PD-L1.

A la date de point, 79 patients avaient reçu 35 cycles ou 2 ans de pembrolizumab. Parmi ces patients, 14 ont repris le pembrolizumab. Chez 6 d’entre eux (42,9%) une réponse partielle a été observée et chez 5 (35,7%) une stabilité. 

Ces résultats tardifs nous paraissent doublement intéressants : 1) ils confirment que même lorsque l’immunothérapie est administrée en deuxième ligne, le bénéfice de survie peut être extrêmement durable avec des taux de survie à 3 ans qui, par rapport au docetaxel, sont triplés chez les PD-L1  ≥ 50% et doublés chez les PD-L1  ≥ 1%. 2) ils confirment aussi que lorsque  l’immunothérapie est interrompue une importante activité peut être observée lorsque ce traitement est repris.   

Reference

Long-Term Outcomes and Retreatment Among Patients With Previously Treated, Programmed Death-Ligand 1‒Positive, Advanced Non‒Small-Cell Lung Cancer in the KEYNOTE-010 Study.

Herbst RS, Garon EB, Kim DW, Cho BC, Perez-Gracia JL, Han JY, Arvis CD, Majem M, Forster MD, Monnet I, Novello S, Szalai Z, Gubens MA, Su WC, Ceresoli GL, Samkari A, Jensen EH, Lubiniecki GM, Baas P.

J Clin Oncol. 2020 Feb 20:JCO1902446. doi: 10.1200/JCO.19.02446. [Epub ahead of print]

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