Journal of Clinical Oncology

Pembrolizumab vs chimiothérapie chez les patients atteints de CBNPC métastatique exprimant PD-L1 à plus de 50% : actualisation des résultats de l’étude KEYNOTE-024.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
janvier 2019

Immunothérapie

Le 9 octobre 2016 nous commentions sur ce site les premiers résultats de l’étude KEYNOTE-024 parus en ligne dans le New England Journal of Medicine, en même temps qu’ils étaient  communiqués à l’ESMO. L’étude KEYNOTE-024 comparait 4 à 6 cycles de chimiothérapie à base de platine à une immunothérapie par pembrolizumab chez plus de 300 patients qui présentaient un cancer bronchique non à petites cellules sans mutation activatrice de l’EGFR  ni translocation ALK-EML4, ayant un PS à 0 ou 1 et un score PDL1 d’au moins 50%. 

Avec une durée médiane de suivi de 11,2 mois, la survie sans progression était significativement augmentée (HR = 0,50, 95%CI : 0,37-0,68) et le risque de décès significativement réduit (HR =0,60, 95%CI : 0,41-0,89) (cliquer ici)

Les résultats de  cette étude de phase III étaient susceptibles de changer les pratiques mais, parce que beaucoup de patients étant censurés au moment de cette première publication,  certains auteurs se sont demandés si ces résultats seraient confirmés à long terme (cliquer ici).  De ce fait, la publication de résultats plus tardifs était très attendue. Les voici présentés ici avec un suivi médian plus long à 25,2 (20,4-33,7) mois. 

La durée médiane de traitement était de 7,9 mois chez les 154 patients du bras pembrolizumab  et de 3,5 mois chez les 151 patients du bras chimiothérapie. 

Parmi les patients du bras chimiothérapie, 82 ont été traités secondairement par pembrolizumab (crossover), et 15 ont reçu en deuxième ou troisième ligne une autre immunothérapie. 

En dépit de ce crossover, le bénéfice significatif de survie a été confirmé comme le montre le tableau ci-dessous :

 

Pembrolizumab

Chimiothérapie

p

Survie médiane (mois) (95% CI)

30 (18,3-NA)

14,2 9,8-19)

 

HR de survie

0,63 (0,47-0,86)

0,002

Survie à 1 an (%)

70,3

54,8

 

Survie à 2 ans (%)

51,5

34,5

 

Ce bénéfice de survie était observé dans tous les sous-groupes. 

Une étude d’ajustement en fonction du crossover a été effectuée qui montre que, chez les malades qui n’ont pas reçu d’immunothérapie en deuxième ou troisième ligne,  les chiffres de survie étaient nettement inférieurs à ceux des patients qui, inclus dans le bras chimiothérapie, ont reçu une immunothérapie en crossover comme le montre le tableau ci-dessous :

 

Pembrolizumab

Chimiothérapie

Chimiothérapie ajustée au crossover

Survie médiane (mois) (95% CI)

30 (18,3-NA)

14,2 9,8-19)

8,7 (7,3-11,5)

HR de survie

 

0,63 (0,47-0,86)

0,49 (0,34-0,69)

Survie à 1 an (%)

70,3

54,8

40,3

Des événements secondaires rapportés au traitement de tous grades ont été notés chez 90% des patients du bras chimiothérapie et 76,6% des patients du bras immunothérapie et des événements secondaires rapportés au traitement de grades 3 à 5 ont été notés chez 53,3% des patients du bras chimiothérapie et 31,2% des patients du bras immunothérapie. 

Le bénéfice en survie en faveur du bras immunothérapie est donc confirmé par ces nouveaux résultats,  même chez les nombreux patients qui ont reçu en deuxième ou troisième ligne une immunothérapie. Ce bénéfice reste significatif et est très important  puisque la durée médiane de survie est plus que doublée. 

On peut donc confirmer que l’immunothérapie par pembrolizumab est le traitement de référence des patients qui ont un cancer bronchique non à petites cellules sans mutation activatrice de l’EGFR  ni translocation ALK-EML4, ayant un PS à 0 ou 1 et un score PDL1 d’au moins 50%.

 

 

 

 

Reference

Updated Analysis of KEYNOTE-024: Pembrolizumab Versus Platinum-BasedChemotherapy for Advanced Non-Small-Cell Lung Cancer With PD-L1 TumorProportion Score of 50% or Greater.

Reck M, Rodríguez-Abreu D, Robinson AG, Hui R, Csőszi T, Fülöp A, Gottfried M, Peled N, Tafreshi A, Cuffe S, O'Brien M, Rao S, Hotta K, Vandormael K, Riccio A, Yang J, Pietanza MC, Brahmer JR.

J Clin Oncol  2019 Jan 8: [Epub ahead of print]

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