Journal of Thoracic Oncology

Péricardites et immunothérapie

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
juin 2019

Immunothérapie, Effets secondaires des médicaments

Les atteintes cardio-vasculaires comme effets secondaires des IO commencent à être mieux connues. Après une publication concernant les myocardites (https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29802219), c’est maintenant une petite série de péricardites qui est rapportée.

Trois patients (de 72, 65 et 57 ans) traités par IO dans le cadre d’un cancer bronchique ont présenté une péricardite, à respectivement 78, 131 et 98 jours du début du traitement. Deux des patients étaient traités par anti PDL1 en monothérapie, le troisième recevait un anti PDL1 associé à un anti CTLA4. Tous les patients avaient été préalablement traités par chimiothérapie, l’un avec du bevacizumab, l’autre avec une maintenance par pemetrexed, et le troisième, associée avec un TKI multi-cible. Deux d’entre eux avaient reçu au préalable également  une radiothérapie. Deux des patients ont pu être drainés mais le dernier est mort d’une tamponnade à l’origine d’un arrêt cardiaque non récupéré. 

Le rôle des IO dans la réaction inflammatoire post radiothérapie est discuté dans cette publication. L’autre hypothèse évoquée est celle d’une réponse immunitaire débordante dans le cadre d’une atteinte métastatique péricardique (épanchement positif dans 2 des 3 cas de la série). Néanmoins, dans le liquide analysé, le taux de granzyme B dans les lymphocytes T était relativement bas, allant plutôt contre cette hypothèse, où alors via d’autres cytokine ou mécanismes. Enfin le rôle des inhibiteurs de point de contrôle dans la dérégulation de l’action des macrophages est évoqué.

Au total, les atteintes péricardiques sont possibles dans le cadre des complications sous inhibiteurs de point de contrôle immunitaire. Leur caractéristiques cliniques néanmoins ne semblent pas très différentes des péricardites d’autre cause que l’on peut rencontrer en oncologie thoracique, si ce n’est la potentielle rapidité d’installation. La survenue de ces complications est aléatoire, quelle que soit la durée de traitement et quelle que soit la molécule utilisée (on notera tout de même que les trois patients ont reçu un anti PDL1, sans que bien sûr on ne puisse exclure qu’il s’agisse d’un hasard).

Reference

Immune Checkpoint Inhibitor-Associated Pericarditis.

Altan M, Toki MI, Gettinger SN, Carvajal-Hausdorf DE, Zugazagoitia J, Sinard JH, Herbst RS, Rimm DL.

J Thorac Oncol2019; 14 : 1102-1108

63 lectures

Coup de ♥ du mois

Risque de cancer du poumon chez les mineurs exposés à de faible taux de radon

novembre 2015

Si les données concernant les expositions à de fortes concentrations de radon sont bien connues,...

Lire la suite
Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer