Peut-on associer en première ligne le bévacizumab à tous les doublets à base de platine ?

L’essai de phase III qui en 2006 a démontré une augmentation significative de la survie par l’adjonction de bévacizumab  à une chimiothérapie est l’essai de l’ECOG et cette démonstration a été faite avec l’association paclitaxel et carboplatine (http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17167137). Avec d’autres chimiothérapies, les choses sont moins claires de sorte que la question que posent ces auteurs est : l’activité du bévacizumab associé à une chimiothérapie en première ligne est-elle dépendante de la chimiothérapie associée ?

Pour répondre à cette question, cette revue systématique a sélectionné, à partir de 951 études, 29 qui ont été incluses dans l’analyse finale, ce qui représente près de 6000 patients, autour de 3000 recevant ou ne recevant pas un taxane, le plus souvent du paclitaxel pour le groupe taxanes et la gemcitabine puis le pemetrexed pour le groupe non taxanes. Les caractéristiques des patients des deux groupes étaient comparables.

Les résultats, calculés à partir d’un modèle à effet aléatoire du fait de l’hétérogénéité des études, sont résumés sur le tableau ci-dessous :

On voit que les efficacités sont comparables, qu’on s’intéresse à l’ensemble des malades recevant une autre chimiothérapie qu’un taxane ou uniquement à ceux qui recevaient l’une des deux chimiothérapies les plus représentées dans ce groupe, la gemcitabine ou le paclitaxel. Les toxicités ne différaient pas significativement, bien que le profil de toxicité soit différent.

Cette étude est particulièrement intéressante si on se souvient des nombreuses discussions qui ont eu lieu lors de l’enregistrement du bévacizumab, certains pensaient notamment qu’il fallait restreindre l’usage du bévacizumab à l’association carboplatine et paclitaxel, puisque c’est avec cette association que la démonstration d’un gain de survie globale avait été faite.

Il faut toutefois noter que, si cette étude montre que les résultats des associations incluant du bévacizumab sont comparables, on ne peut pas conclure de cette étude que le gain d’activité attribuable au bévacizumab soit strictement indépendant de la bithérapie utilisée.