Journal of Clinical Oncology

Peut-on encore améliorer les résultats obtenus par le Durvalumab après radiochimiothérapie des CBNPC de stade III ? COAST, une étude de phase II.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mai 2022

Immunothérapie, Radiothérapie / Radiofréquence, Traitement des stades III

Le standard actuel de prise en charge des cancers bronchiques non à petites cellules (CBNPC) localement avancés associe une radio-chimiothérapie (idéalement concomitante) suivie d’une immunothérapie par durvalumab pendant un an depuis les résultats de l’essai PACIFIC. Néanmoins, même si l’ajout de l’immunothérapie a considérablement amélioré la survie sans rechute et la survie globale, près d’un patient sur 2 décède avant 5 ans. Différentes stratégies sont évaluées pour tenter d’améliorer ces résultats, comme c’est notamment le cas dans l’étude COAST, qui vise à optimiser la phase de consolidation en ajoutant au durvalumab des molécules telles que l’oleclumab (Ac monoclonal anti CD73) ou le monalizumab (Ac anti NKG2A). 

Il s’agit d’un essai de phase II qui a inclus 189 patients de PS 0-1 n’ayant pas progressé après radiochimiothérapie (RT-CT) concomitante, et randomisés en 1 :1 :1 pour être traités soit par durvalumab seul (n=66), soit durvalumab+oleclumab (n=59) soit durvalumab+monalizumab (n=61). L’analyse intermediaire est effectuée après un suivi médian pour l’ensemble des patients de 1.5 mois (0.4-23.4 mois). L’objectif principal était le taux de réponse qui apparait numériquement supérieur durvalumab+oleclumab (30.0 %; 95%CI : 18.8-43.2) et sous durvalumab+ monalizumab (35.5%; 95%CI : 23.7-48.7) versus durvalumab seul (17.9%; 95%CI : 9.6- 29.2).

La PFS était également meilleure dans les bras combinaison versus durvalumab seul (HR 0.44; 95% CI :0.26 - 0.75 pour l’oleclumab) et (HR 0.42; 95% CI, 0.24 to 0.72).  

La toxicité de grade supérieure ou égale à 3 ne semblait pas significativement augmentée par l’ajout des molécules à l’étude, avec 40.7% dans le bras oleclumab, 27.9% dans le bras monalizumab, et 39.4% dans le bras contrôle contenant le durvalumab seul. Les pneumopathies radiques étaient respectivement retrouvées chez 11.9% (0% de grade supérieur à 2), 4.9% (0% de grade supérieur à 2) et 4.5% (1.5% de grade supérieur à 2).

L’étude COAST est la première qui semble montrer une amélioration de l’efficacité d’un traitement chez les patients localement avancés depuis l’essai PACIFIC. Il s’agit de données très encourageantes qui demanderont à être confirmées dans l’essai de phase III PACIFIC 9. Le statut PDL1 n’était connu que pour 50% à 68.7% des patients selon les bras, il est difficile de conclure quant au rôle prédictif de ce biomarqueur dans ce contexte.

 

Reference

COAST: An Open-Label, Phase II, Multidrug Platform Study of Durvalumab Alone or in Combination With Oleclumab or Monalizumab in Patients With Unresectable, Stage III Non–Small-Cell Lung Cancer

Herbst RS, Majem M, Barlesi F, Carcereny E, Chu Q, Monnet I, Sanchez-Hernandez A, Dakhil S, Camidge DR, Winzer L, Soo-Hoo Y, Cooper ZA, Kumar R, Bothos J, Aggarwal C, Martinez-Marti A.

J Clin Oncol. 2022 Apr 22. Online ahead of print

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer