Journal of Thoracic Oncology

Peut-on faire des résections étendues pour le traitement des métastases pulmonaires ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
juin 2015

Chirurgie

Si la place des résections limitées pour le traitement des métastases pulmonaires est bien connue, celle des résections étendues, c’est à dire des pneumonectomies ou des interventions étendues, à la paroi ou à des structures telles que le diaphragme, le péricarde ou la veine cave supérieure, reste inconnue. C’est, de ce fait, l’objet de cette étude rétrospective monocentrique italienne qui porte sur 29 patients inclus dans une série de plus de 1000 patients qui ont eu une intervention pour métastasectomie.  Ce nombre représente une proportion faible des gestes chirurgicaux effectués (2,8%).

Plus de 60% des tumeurs primitives étaient d’origine épithéliales (colon, sein, rein, utérus). Le reste était représenté par des sarcomes, des mélanomes et seulement un cas de tumeur germinale).

L’intervalle entre le traitement de la tumeur primitive et le diagnostic de métastase était dans plus de 60% des cas  supérieur à 3 ans. La résection a été complète dans tous les cas. Les 2/3 des patients avaient une lésion unique. La moitié des patients ont eu une pneumonectomie et l’autre moitié une résection limitée d’un lobe ou moins avec une exérèse élargie comme définie plus haut.

Un patient a eu une complication majeure (fistule) et 10 des complications mineures dont 6 fibrillations auriculaires. Seulement un quart des patients ont eu un traitement post-opératoire.

Avec un suivi médian de 27 mois les pourcentages de survie à 2, 5 et 10 ans étaient de 66, 42 et 36%. Les patients qui ont eu une pneumonectomie ont eu une survie plus courte que ceux qui ont eu une lobectomie étendue.

Les patients qui avaient une tumeur non épithéliale avaient un risque de décès 3 fois supérieur à celui des patients qui avait une tumeur épithéliale.

Les autres facteurs n’étaient pas significativement pronostiques. On retrouve des tendances concernant par exemple l’intervalle entre le traitement de la tumeur primitive et le diagnostic de métastases, le nombre de métastases ou l’extension ganglionnaire mais ces facteurs ne sont pas significatifs probablement du fait du nombre réduit de patients.

On ne peut pas déduire de cette série qu’il faut proposer une intervention étendue à tous les patients qui ont des métastases pulmonaires. On peut par contre en déduire que ces gestes sont faisables chez des patients sélectionnés sur des critères habituels, et qu’ils entrainent possiblement de longues survies chez certains malades. 

Reference

The role of extended pulmonary metastasectomy.

Casiraghi M, Maisonneuve P, Brambilla D, Petrella F, Solli P, Guarize J, De Marinis F, Spaggiari L.

J Thorac Oncol. 2015; 10 : 924-9

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer