Lancet oncology

Peut-on faire mieux qu’une radiochimiothérapie standard dans le traitement des CBNPC de stade III ? Une étude de phase III du RTOG

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
février 2015

Thérapeutique ciblée, Radiothérapie / Radiofréquence, Traitement des stades III

Le but de cet essai clinique randomisé de phase III  est de savoir si, en association à une chimiothérapie par carboplatine et paclitaxel hebdomadaires, une dose totale de 74 Gy est ou non plus efficace qu’une dose de 60 Gy et si l’adjonction de cetuximab entraîne ou non un bénéfice de survie.

C’est  un essai à 4 bras avec :

- 60 Gy (n=166)

- 60 gy plus cetuximab (n=147)

- 74 Gy (n=121)

- 74 gy plus cetuximab (n=120,310)

Tous les patients recevaient également une chimiothérapie concomitante par carboplatine et paclitaxel hebdomadaires.

Cette étude avait 2 objectifs principaux :

1) comparer la survie des patients qui ont reçu 60 Gy à celle de ceux qui en ont reçu 74.

2) Comparer la survie des malades qui ont reçu du cetuximab à celle des malades qui n’en ont pas reçu. 

C’est donc une analyse comparant 2 groupes par 2 groupes qui a été effectuée.

Comme on le voit sur le tableau ci dessous la survie était significativement supérieure chez les patients qui ont reçu les doses les plus basses de radiothérapie et l’adjonction de cetuximab n’a pas modifié les résultats.

 

60 GY

74 Gy

Cetuximab

Pas de cetuximab

Survie

Médiane (mois)

28,7

20,3

25

24

Survie à 1 an (%)

80

69,8

76,2

71 ,1

Survie à 2 ans (%)

57,6

44,6

52,3

50,1

HR

1,38 (1,09-1,76)

1,07 (0,84–1,35)

p

0,004

0,29

PFS

Médiane (mois)

11,8

9,8

10,8

10,7

HR

1,19 (0,95–1,47)

0,99 (0,80–1,22)

p

0,12

0,89

La PFS était également plus longue chez les patients qui ont reçu 60 Gy sans que cette différence n’atteigne la significativité.

Le contrôle local et métastatique ne variait significativement ni avec la dose de radiothérapie ni avec l’adjonction de cetuximab.

Chez les 203 patients chez lesquels l’expression d’EGFR a pu être regardée, il semble y avoir un effet délétère chez ceux qui avaient un score bas alors qu’il y avait chez ceux qui avaient un score élevé un bénéfice à recevoir du crizotinib (42 vs 21,2 mois).

Il est probable que la toxicité soit en partie responsable de ces résultats comme le montre le tableau ci-dessous :

 

Toxicité de grade ≥3

(%)

Décès liés au traitement

(nombre)

Doses de Radiothérapie

Doses standard

76

3

Doses élevées

79

8

p

ns

 

Cetuximab

Oui

86

10

Non

70

5

p

<0,0001

 

  Ceci est d’autant plus probable que cet excès de toxicité n’est pas compensé par une meilleure activité, même pour le contrôle local avec l’augmentation des doses de radiothérapie, comme on aurait pu s’y attendre. 

Reference

Standard-dose versus high dose conformal radiotherapy with concurrent and consolidation carboplatin plus paclitaxel with or without cetuximab for patients with stage IIIA or IIIB non-small-cell lung cancer (RTOG 0617): a randomised, two-by-two factorial phase 3 study.

Bradley JD, Paulus R, Komaki R, Masters G, Blumenschein G, Schild S, Bogart J, Hu C, Forster K, Magliocco A, Kavadi V, Garces YI, Narayan S, Iyengar P, Robinson C, Wynn RB, Koprowski C, Meng J, Beitler J, Gaur R, Curran W Jr, Choy H.

Lancet Oncol 2015; 16 : 187-99

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