Journal of Clinical Oncology

Plus de 8 ans d’évolution d’un cancer métastatique présentant une mutation EGFR et une translocation ALK-EML4

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
janvier 2014

Thérapeutique ciblée, Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs

Le cas rapporté dans ce court article est celui d’une femme de 67 ans en bon état général (PS=0) chez laquelle en 2004 est porté le diagnostic d’adénocarcinome de stade IV cT1N2M1a.

Elle reçoit d’abord 6 cycles de cisplatine et gemcitabine qui entrainent une stabilité puis du gefitinib qui entraine une réponse partielle pendant 2 ans. A cette époque le statut mutationnel était inconnu.

Lorsqu’elle progresse elle reçoit du carboplatine  et du pemetrexed pendant 8 cycles. Une stabilité tumorale est à nouveau observée.

Après un an sans traitement une progression tumorale survient à nouveau. Une mutation activatrice de l’EGFR (L858R) et l’absence de mutations KRAS sont alors mises en évidence sur la biopsie pleurale initiale : elle reçoit alors un traitement par erlotinib puis par afatinib et progresse après 2 mois de ce dernier traitement.

En juin 2009, une troisième ligne de chimiothérapie avec docetaxel et gemcitabine est administrée pour 10 cycles. A nouveau une stabilité tumorale est observée.

En décembre 2009 une nouvelle biopsie est réalisée qui montre la même histologie mais un profil moléculaire différent puisque la mutation EGFR n’est plus retrouvée.

En mai 2010 une nouvelle progression tumorale conduit à la prescription de pemetrexed. Secondairement la présence d’une translocation ALK est décelée sur la biopsie de 2009 mais pas sur celle de 2004.

En septembre 2010, elle est traitée par crizotinib et une réponse partielle est observée.  Celle-ci dure jusqu’en novembre 2012, date à laquelle un scanner cérébral montre de multiples métastase asymptomatiques sans progression ailleurs. Il est alors décidé de continuer ce traitement tout en instaurant une radiothérapie cérébrale.

Cette observation est, selon les auteurs, la première qui rapporte une très longue survie chez une patiente atteinte d’un cancer bronchique non à petites cellules métastastatique ayant une mutation EGFR et une translocation ALK-EML4 associées qui l'une et l'autre ont conduit à un traitement ciblé. Une observation à bien mémoriser pour ceux qui continuent à penser qu’il n’y a rien de nouveau en oncologie thoracique !

Reference

Long-Term Response to Gefitinib and Crizotinib in Lung Adenocarcinoma Harboring Both Epidermal Growth Factor Receptor Mutation and EML4-ALK Fusion Gene.

Chiari R, Duranti S, Ludovini V, Bellezza G, Pireddu A, Minotti V, Bennati C, Crinò L.

J Clin Oncol. 2014 Jan 13. [Epub ahead of print]

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer