Journal of Thoracic Oncology

Pneumopathie interstitielle diffuse et risque de pneumopathie radique

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
janvier 2015

Radiothérapie / Radiofréquence

L’incidence des pneumopathies interstitielles diffuses au cours des cancers broncho-pulmonaires est plus élevée que dans la population générale et les malades qui ont un cancer associé à une pneumopathie interstitielle diffuse ne sont en général pas de bons candidats à la chirurgie. Par ailleurs, la radiothérapie stéréotaxique est le traitement de référence des patients atteints des cancers bronchiques non à petites cellules  de stade  I inopérables mais est-elle possible quand la limitation de la chirurgie vient de l’existence d’une pneumopathie interstitielle diffuse dont on sait qu’elle augmente probablement le risque de fibrose ?

Pour répondre à cette intéressante question, les auteurs de cette étude rétrospective monocentrique japonaise ont identifié 157 patients consécutifs qui recevaient une radiothérapie stéréotaxique pour un cancer bronchique non à petites cellules de stade I et dont les images radiologiques  étaient disponibles. Celles-ci ont été revues par un groupe de radiologues spécialisés en radiologie thoracique. Ils ont identifié 20 patients qui avaient une pneumopathie interstitielle diffuse, 11 avaient des signes d’UIP et 9 n’en avaient pas.

Les différences significatives entre les patients qui présentait une pneumopathie interstitielle diffuse  et ceux qui n’en présentaient concernaient le pourcentage de patients grand fumeur plus élevé chez les patients qui avaient une pneumopathie interstitielle diffuse, le pourcentage de patients ayant des valeurs fonctionnelles basses et lorsqu’il était disponible le taux de KL-6, un marqueur de pneumopathie interstitielle.

Quel était le taux de pneumopathies radiques ?

-       Globalement l’incidence des pneumopathies radiques de grade ≥ 2 était de 18,7%. Elle était de 55% chez les patients qui avait une pneumopathie interstitielle diffuse et 13,3% chez ceux qui n’en avaient pas.

-       L’incidence des pneumopathies radiques de grade ≥ 3 était de 3,1%. Elle était de 10% chez les patients qui avait une pneumopathie interstitielle diffuse et 1,5% chez ceux qui n’en avaient pas.

-       En analyse multivariée, les pneumopathies interstitielles diffuses étaient liées au risque de pneumopathies radiques de grade 2 et 3 (significativement uniquement pour les grade 2). Le volume irradié était également lié.

Quelle a été la survie des patients ?

Le taux de survie à trois ans de l’ensemble des patients était de 68,7 %, 53,8 % pour ceux qui avait une pneumopathie interstitielle diffuse et 70,8 % pour ceux qui n’en avaient pas (p=0,28).

Ces données confirment des notions intuitives de beaucoup de médecins prenant en charge le traitement des cancer broncho-pulmonaire. Une attention très particulière doit être porté au parenchyme pulmonaire lorsqu’une radiothérapie, même stéréotaxique, est envisagée.

Reference

Impact of Pretreatment Interstitial Lung Disease on Radiation Pneumonitis andSurvival after Stereotactic BodyRadiation Therapy for Lung Cancer.

Ueki N1, Matsuo Y, Togashi Y, Kubo T, Shibuya K, Iizuka Y, Mizowaki T, Togashi K, Mishima M, Hiraoka M.

J Thorac Oncol 2015; 10 : 116–125

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