Journal of Thoracic Oncology

Pneumopathies interstitielles diffuses au Japon sous erlotinib

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
août 2012

Thérapeutique ciblée

Cette étude de phase IV japonaise est très orientée sur le risque de pneumopathie interstitielle diffuse induite par l’erlotinib au Japon, risque que les auteurs estiment être avec l’erlotinib comme avec le gefitinib voisin de 4%.

Sur une période de près de 2 ans plus de 10 000 patients ont reçu de l’erlotinib et 3488 ont été enrôles pour une première analyse intermédiaire de cette étude de phase IV. Leur médiane d’âge était de 65 ans, 83% avaient un adénocarcinome et plus de la moitié étaient fumeurs. Plus de la moitié avaient reçu plus de 3 lignes de chimiothérapie (les 3/4 avaient reçu un doublet à base de cisplatine) et 55% du gefitinib.

Rien de particulier n’est à retenir concernant l’activité ou la survenue de signes cutanés ou de diarrhées.

Des pneumopathies interstitielles diffuses ont été rapportées dans 189 cas  confirmés par un panel indépendant chez 158 patients (4,5% de la population). Dans la grande majorité des cas, l’erlotinib a été suspendu et dans 54% des cas la symptomatologie s’est améliorée alors que la mortalité imputable a été estimée à 1,6%.

A retenir à propos de ces pneumopathies interstitielles diffuses japonaises :

  • leur début très précoce, en général lors des 4 premières semaines de traitement, parfois même dans les 2 premières.
  • En analyse univariée les facteurs prédictifs de pneumopathie interstitielle diffuse étaient :
    • Le sexe masculin,
    • Un BMI<25 kg/m2,
    • Des antécédents d’emphysème ou de BPCO,
    • Des antécédents de pneumopathie infectieuse,
    • Des antécédents de pneumopathie interstitielle diffuse,
    • Un tabagisme,
    • Un PS à 2-4.
  • En analyse multivariée les facteurs prédictifs de pneumopathie interstitielle diffuse étaient limités à :
    • Des antécédents  de pneumopathie interstitielle diffuse,
    • Un tabagisme,
    • Des antécédents de pneumopathie infectieuse,
    • Un PS à 2-4.

La fréquence de ces pneumopathies interstitielles diffuses est très largement supérieure à celle rapportée dans l’étude internationale TRUST (/prev-em-onco/2435) chez 3224 patients dont seulement 7 avaient présentés une pneumopathie interstitielle diffuse.

Les raisons ce cette différence restent inexpliquées. Est-ce lié comme le pensent les auteurs à des différences génétiques entre la population japonaise et le reste du monde ? Est-ce lié à des critères diagnostiques différents ? Peut on imaginer que les traitements antérieurs aient pu jouer un rôle, et  notamment le fait que plus de la moitié des patients aient reçu du gefitinib aa préalable ?

Reference

Postmarketing Surveillance Study of Erlotinib in Japanese Patients With Non-Small-Cell Lung Cancer (NSCLC): An Interim Analysis of 3488 Patients (POLARSTAR).

Nakagawa K, Kudoh S, Ohe Y, Johkoh T, Ando M, Yamazaki N, Seki A, Takemoto S, Fukuoka M.

J Thorac Oncol. 2012; 7 :1296-1303.

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